S’enfuir, c’était le plus facile.
L’agent Lucky Lucklighter et son coéquipier se sont enfuis de Mexico pour mieux se faire engloutir sous les retombées de leur mission. Lucky se rend compte qu’il aurait peut-être dû rester du côté sud de la frontière lorsque le bureau des narcotiques place Bo en cure de désintox, pendant qu’il doit subir une thérapie et une enquête sur les coups de feu mortels. Obligé de surveiller ses arrières pour éviter la vengeance d’un parrain de la drogue et les rappels de faveurs que lui a offertes un cartel, il n’arrive pas à imaginer comment ils pourraient rester agents ou même en couple. Bo Schollenberger rêvait autrefois qu’ils puissent vivre ensemble, avant de se faire écraser par le poids de son travail sous couverture. Lucky s’accroche jusqu’au bout rongé de ses ongles à l’espoir qu’ils puissent s’en sortir en concrétisant le rêve de Bo : une maison. Il n’avait vraiment pas besoin qu’un homme dangereux et qui en sait beaucoup trop lui passe un coup de fil pour lui demander de revenir à Mexico où l’attend un “cadeau de Noël un peu en avance”. Pas quand on lui pose des questions du style “Êtes-vous sûr de vraiment connaître votre coéquipier ?”
Date de sortie : 23/08/2017
Prix : 5e99 en numérique
Lucky mit dans leur connexion toute sa solitude, ses insécurités, et tout ce qu’il avait de pire, espérant que Bo comprendrait. Et, avec chaque coup de langue, Bo effaçait la douleur, la colère, la peur. À la place, il lui donnait de l’amour, la promesse de meilleurs lendemains. De l’espoir.
Cinquième opus de la saga Diversion, Rédemption n’aura jamais aussi bien porté son nom. Entre incertitudes et appréhensions, Lucky et Bo vont traverser l’enfer avant de pouvoir envisager le futur dont ils rêvent.
Dès les premières lignes, il ressort un mal-être évident de la narration de Lucky. Cet homme considéré comme un dur à cuire, comme celui qu’il ne faut pas chercher, se trouve totalement démuni face à la situation. Il nous parle alors avec beaucoup de vulnérabilité des difficultés qu’il rencontre, de l’éloignement, mais également de la profondeur de ses sentiments pour celui qui a bouleversé son monde il y a plusieurs années déjà.
Lucky dévoile tout au long de cette histoire une facette inattendue. Il va devoir faire des choix, pas toujours judicieux, et s’embourbera dans ses omissions, prêt à prendre tous les problèmes à bras le corps. Toutes ses petites attentions rendent son récit on ne peut plus émouvant, car tout ce que fait Lucky n’a qu’un objectif : le bonheur de Bo. En effet, son amant, son coéquipier, celui qui hante ses pensées, n’est décidément plus le même. Depuis son retour, il lutte pour remettre ses idées en place, mais décide de le faire seul. Réaction compréhensible aux vues de son passé, mais pas moins douloureuse pour notre couple.
Il est clair que ce tome tourne autour des changements nécessaires à la reconstruction. Il y a clairement un avant et un après le Mexique. Le contre coup émotionnel est puissant, les sautes d’humeur quotidienne et les réactions agressives récurrentes. Malgré l’authenticité de leur relation, malgré la force de leur amour, rien ne les a préparés à affronter leur retour à la réalité et ses conséquences.
J’ai vraiment apprécié la manière dont l’auteure a tourné son histoire, la simplicité avec laquelle elle relate les événements, l’émotion qu’elle a mise dans leurs doutes, leurs peurs et même leurs colères. J’ai aimé le dévouement de Lucky pour son compagnon ne se souciant que peu de sa personne. J’ai ressenti leur tendresse, leur passion, leur attachement. Ils font face ensemble à leurs démons sans renier les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. J’ai trouvé ça terriblement beau.
Je suis tombée sous le charme de cet épilogue qui offre à nos deux héros un final bourré de rebondissements et de révélations. Tout du long, ils ne cesseront de faire passer l’autre avant tout et nous prouvent que la vie est courte, qu’il faut en tirer le meilleur et ne pas s’arrêter aux obstacles qui jonchent notre route.
