Sage Fowler, seize ans, est une bâtarde recueillie par un oncle riche et respecté. Sa seule chance de s’en sortir ? Faire un beau mariage. Elle se présente donc chez une des entremetteuses chargées de l’évaluation du potentiel de chaque candidat – des femmes qui font et défont les fortunes d’une famille, d’une région, d’un pays tout entier. Mais avec sa légendaire indiscipline et sa langue trop acérée, elle échoue lamentablement. Amusée par son cynisme et son sens aigu de l’observation, la marieuse fait toutefois d’elle son apprentie.
Sage s’embarque donc avec un groupe de beaux partis triés sur le carreau dans un périple vers la capitale. Cette précieuse cargaison est escortée par un bataillon de soldats d’élite qui ne tardent pas à réaliser qu’ils sont sur le point de se jeter dans la gueule du loup : le pays voisin, qui prépare une invasion, s’est allié avec certains des seigneurs locaux, et chaque étape du voyage pourrait bien être la dernière. Spécialiste des missions de reconnaissance, l’un des membres de la troupe recrute alors l’aide de Sage. Mais plus elle avance dans sa mission, plus elle découvre, horrifiée, que tout le monde joue double jeu… à commencer par son recruteur lui-même ! Et, doucement, le piège se referme sur elle…
Identités secrètes, machinations politiques et jeu de dupes passionné, La Couleur du mensonge fait monter les enchères jusqu’à un final surprenant. Le talent de conteuse d’Erin Beaty vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière page !
Date de sortie : 22/02/2018
Editions : 
Prix : 15e en broché et 9e99 en numérique
Il n’aurait pas dû la laisser partir. Malgré tout le courage dont elle savait faire preuve, elle restait si menue, si fragile ! S’il avait accepté une telle folie, c’est qu’il ne l’aimait pas assez…ou qu’il était incapable de lui refuser quoi que ce soit.
Ce qui m’a attirée en tout premier lieu avec cet ouvrage c’est sa magnifique couverture et le résumé intrigant qui l’accompagnait. Lumen apporte toujours un grand soin à chacune de ses sorties et « La couleur du Mensonge » d’Erin Beaty ne fait pas exception à la règle.
Ce livre est un livre hors du temps, un moment passé, lointain, où les règles et les mœurs étaient tout autre. Pourtant, j’ai trouvé le ton très actuel et vraiment attrayant. L’ambiance s’appesantit au fil des chapitres, la tension s’accroit au fil des chevauchées et c’est une multitude de protagonistes qui se présentent à nous et nous permettent de mettre en image cette histoire.
Car oui, je trouve que ce roman est vivant, que les détails sont justes assez nombreux pour planter le décor et imaginer batailles, assauts et ballades au clair de lune. L’ingéniosité et la fougue des personnages ne sont pas en reste puisque c’est bien le caractère particulièrement sulfureux de certains d’entre eux qui donne toute sa dimension à ce texte.
Il faut dire que Sage Fowler sait véritablement ce qu’elle veut et ne compte pas se plier aux exigences de l’époque. La chance que lui donne Darnessa Rodelle va entraîner la jeune fille au cœur d’un périple surprenant, haletant qui lui permettra d’aiguiser ses sens et de laisser libre cours à son intelligence et sa fougue. Mais lorsque les sentiments font leurs apparitions, lorsque les émotions prennent le pas sur la raison, il devient difficile d’agir avec désinvolture. Ce que Sage va apprendre de façon parfois douloureuse.
Entre complots, manipulation et alliance sordides, Erin Beaty nous offre un récit troublant, captivant que j’ai eu bien du mal à refermer. Le pouvoir est au centre du jeu malsain qui naît sous nos yeux et la méfiance devient alors notre meilleure alliée et celui de nos compagnons d’infortune. La dévotion, la confiance et la loyauté sont alors essentielles lorsque des êtres abjects se lancent dans la bataille prêts à tout pour atteindre leurs objectifs. Des combats épiques, un sens de l’observation aiguisé, un soupçon de pertinence et une bonne dose d’authenticité forment le cocktail décidément passionnant de ce roman.
« La couleur du mensonge » est un premier tome que j’ai pris énormément de plaisir à découvrir. L’évolution des personnages est vraiment intéressante, la passion qu’ils mettent au service de la cause et de leur relation l’est tout autant et il me tarde de savoir ce qui attend dorénavant ce duo dans « Le parfum de la trahison ».
