Que les ombres passent aux aveux- Cedric Lalaury

Après un drame personnel, Jessie décide de retourner vivre chez son grand-père. Alors que le vieil homme vient de mourir, elle trouve dans sa boîte aux lettres une enveloppe contenant des documents. Ceux-ci évoquent Keowe, terre de leurs racines, dont il ne parlait jamais. Pourquoi  lui adresser aujourd’hui ces coupures de journaux consacrées à un massacre familial perpétré des décennies plus tôt ?
Un riche industriel de la région, M. Webson, avait tué sa fille et sa femme avant de se suicider. Son fils cadet, Toby, n’a jamais été retrouvé. Or Mme Lamar, l’ancienne gouvernante de la famille, affirme l’avoir récemment reconnu. 
L’Enfant perdu d’Eden Woods serait-il de retour ?  Troublée, Jessie part enquêter sur place.

Parution : le 06 novembre 2019
Maison d’éditions : Préludes
Prix : Ebook 12e99 / Broché : 17e90

Je vis les flammes rougeoyantes et indomptables, immenses, lécher les cieux, et l’incendie vomir ses tourbillons de fumée noire, sous l’averse. Je vis le ciel furieux épouser cette masse de ténèbres pulvérulentes, les incorporer, ne faire plus qu’un avec elles pour pleurer ensuite des larmes de cendres sur un théâtre d’atrocités indicibles où s’était déroulée la pire des profanations. 

Si je n’avais le droit qu’à un seul mot pour décrire ce roman, ce serait : Wouahhhhhh!
Avec beaucoup de H,évidement. 

Heureusement pour moi, je peux user de nombreux mots pour vous parler de ma lecture, et pour, je l’espère, vous donner l’envie irrépressible de lire ce livre qu’est “Que les ombres passent aux aveux”, même si je ne dévoilerai rien quant au contenu. 

Premier point important pour moi, qui est tout aussi déterminant que la trame de l’histoire afin que mon moment de lecture soit agréable : c’est la plume de l’auteur. Dire que j’ai adoré celle de Cédric Lalaury serait un bien plat euphémisme, parce que c’est bien au-delà de l adoration. 

Elle est simple et compliquée à la fois, douce et franche, malléable selon les personnages, aussi trouble que réelle. Cette plume acérée  faite de complexité, m’a conquise, envoutée, perdue, aspirée dans la ville de Keowe, au côté de ces habitants bien trop secrets, plus que réels.
La descriptions des paysages, celle des lieux, des gens, des odeurs, des couleurs, de l atmosphère qui ambiance ces pages…Tout y est, absolument tout. Nous avons nos sens en alerte à chaque phrase lue et il serait impossible de déceler une quelconque faille dans cette plume experte. 

C’était pour moi, je l’avoue, la première fois que je lisais un roman du genre et quelle belle première Elle fut intense, inoubliable, inégalable, imperturbable puisque je ne l’ai lâché que par moment, et par obligation . Ce livre, je l’ai englouti, je l’ai dévoré telle une affamée en quête de suite, de réponses, de vérité. Parce que moi aussi, à travers ces pages, je partais à l’aventure avec Jessie, et voulais mener l’enquête pour connaître la vérité au sujet de Tobias et de la famille Webson.

L’auteur a la faculté de nous embarquer au coeur même de son histoire, de nous mener en bateau, pour au final nous époustoufler.
Pas une seule fois, je me suis doutée de ce qu’il allait m’attendre.
J’ai aimé Jessie, j’ai aimé la femme qu’elle était, pleine de failles et de sincérité. J’aime son vécu aussi complexe que touchant, sa façon de se montrer forte et fière, faible et fragile. J’ai tout autant apprécié découvrir chacun des personnages de ce roman.

Vous savez, il y a des fois quand on lit un livre, on se dit, déçue et énervée, que non, nous n’aurions pas agi comme le personnage et on en vient même à se demander le fameux “pourquoi???”. Ici, je n’ai jamais ressenti cela, et je pense sincèrement que c’est très rare puisque j’en viens à le mentionner. 

Keowe est une ville sombre, de par son histoire, de par son manoir et ses secrets, de par ses quelques marginaux qui vivent dans les collines, à l’écart de la ville.
Jessie y vient en quête de découverte sur une sordide affaire qui s’est passée il y a des décennies. Elle, qui est écrivaine, pense qu’éclaircir les ombres qui planent sur  Eden Woods serait une bonne chose, et encore mieux si elle pouvait en écrire le roman.
Elle arpentera les rues de Keowe, se faisant apprécier, détester et manipuler. Après tout, ce ne sont que des badauds ayant assisté à un échange, que des habitants qui ont chacun leur version de l’histoire, que des ragots dans lesquels on ne décèle que quelques bribes de vérités. Il faut dire que la famille Webson vivait recluse dans leur domaine, ne se mêlant que très rarement aux villageois, et il est compliqué de savoir ce qu’il s’est réellement passé lors de cette sinistre nuit durant laquelle M.Webson a tué sa femme, et sa fille avant de se suicider, tandis que le petit Tobias disparaissait. 

En lisant “Que les ombres passent aux aveux”, vous plongerez dans un récit palpitant, qui jonglera avec brio entre enquêtes, amitiés, amour, et révélations. Vous y découvrirez un récit prenant et addictif, saupoudré de magie noire et de mystères, généreusement arrosé d’angoisses et de matières à réfléchir, avec une fin qui répond à chacune de nos questions. 

Ce roman n’est pas un coup de coeur, mais bien un coup d’âme tant je l’ai aimé, dévoré, et que j’ai pris plaisir à le lire. 

 

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