La gringa, c’est ainsi qu’ils m’appelaient dans le quartier.
Pestiférée, je n’avais que douze ans et mes perspectives d’avenir étaient nulles, jusqu’à ma rencontre avec lui.
Abain m’a sauvée, Abain a fait naître non seulement l’espoir, mais la passion en moi. Nous étions inséparables, il était ma moitié, d’amour et d’amitié, ma raison quand j’égarais la mienne, me rattrapait au bord de ces gouffres où, par sa faute, je manquais de déraper. Sa main tendue, son regard chargé de promesses d’un futur meilleur étaient en réalité… un poison.
Je l’ai compris lorsque sans aucune explication, il a disparu de ma vie. Quand je l’ai aperçu des années plus tard, ce jour d’été, sur mon lieu de travail, subissant la brûlure de son indifférence.
Pourquoi m’a-t-il abandonnée ? Pourquoi revenir ainsi dans ma vie ? Et, bon sang, qui est cette femme avec lui ?
Ne subsistent plus que des interrogations qui me feront sombrer dans une tortueuse tragédie.
Sortie : 27/09/2019
Achat : 4,99 en Numérique & 17,00 en Broché
Abain ce traître, Abain ce lâche, qui m’a abandonnée, fait tant souffrir, qui s’amuse de mes sentiments. Abain pour qui j’ai sacrifié ma dignité.
On pourrait penser qu’ESME de Farah Anah est un vrai conte de fées à la Disney ! D’autant plus que la rencontre d’Esme et Abain avait tout d’une histoire de Princesse en difficulté et d’un Prince venu à sa rescousse. Mais voilà, c’est bien connu, « la belle bohémienne a fini sur l’échafaud, coupable de meurtre et de sorcellerie, tandis que l’homme qu’elle convoitait a épousé sa Fleur-de-Lys — Le bossu de Notre Dame de Victor Hugo “.
Pourtant, qui a dit qu’à 12 ans, on n’est qu’insouciance ? Surement pas la famille dans laquelle on grandit… Qu’on n’est qu’une enfant ? Certainement pas l’environnement dans lequel on évolue… Qu’on ne connaît rien à l’Amour ? Évidemment personne qui n’a jamais rencontré l’Amour de sa vie…
Esmé a fait la connaissance d’Abain quand elle avait 12 ans… Abain, qui était surnommé Abito. Si j’osais, j’extrapolerais sur le fait que ‘Abito ‘est un homophone de ‘habito ‘, qui vient de l’espagnol, et qui signifie ‘habite ‘, du verbe habiter. Est-ce un clin d’œil de l’auteure quant au fait qu’Esmé se sent entièrement habitée par la protection, l’affection puis l’amour qu’Abain lui porte ? En tout cas, c’est ce que j’ai ressenti, cette possession l’un de l’autre, cet amour fusionnel entre eux, profond, mais aussi, et surtout, destructeur…
Au fur et à mesure de ma lecture, j’ai perdu pied. Esmé aurait-elle dû agir différemment au début de leur histoire ? Pourquoi Abain agit de telle sorte à leurs retrouvailles ? Que de secrets partagés…
J’ai eu le cœur serré par l’incertitude du jeune Abain et la détresse d’Esmé, devenue femme.
J’ai adoré le jeune homme, mais détesté l’homme, alors que je ne comprenais pas la jeune fille, mais j’ai souffert avec la femme.
6 ans… 6 années séparés l’un de l’autre, avec tout autant de silences, de changements de vie et d’envies, d’amour aussi fort, aveuglant, étourdissant que dangereux et malsain.
Alors, un conte de fées ? Rien n’est moins sûr. ‘C’est horrible et divin à la fois. ‘Cette histoire m’a déstabilisée, bousculée, oppressée, provoquée des sentiments partagés, et pourtant, j’ai adoré !
Et soyez avertis, en refermant ce premier tome, c’est un ‘cancer du stress ‘assuré !
Mais rassurez-vous, si vous êtes comme moi, une non-adepte de la frustration d’une fin de tome, le tome 2 est sorti le 4 novembre 2019.
Personnellement, j’y retourne !
