Blue Carla. Oriane

« Quand je pénètre en ces lieux, je ne suis plus Clara. Je deviens Blue Carla. Et je suis, disons… une habituée. » Plusieurs nuits par mois, Blue Carla embrase le club libertin Erotica. En dehors, elle est Clara Doucet, une jeune femme qui se cherche encore, côté travail comme côté cœur. Ces deux mondes doivent rester séparés, il y va de son équilibre. Mais l’arrivée de Romain, aussi libertin que sulfureux, risque bien de briser ses précieuses frontières. Ce roman de format court vous fera vivre une expérience où “bref mais intense” prend tout son sens ! Poussez la porte du club Erotica, Blue Carla vous guidera.

Date de sortie : 17/10/2019

Editions : Auto-édité

Prix : 6e99 en broché et 2e69 en numérique

 

Le contexte :

Clara Doucet est une jeune femme discrète et sérieuse. Comme beaucoup d’entre nous, un week-end sur deux, elle se lâche et se transforme en femme fatale. Un rôle qu’elle endosse à la perfection, un rythme qui lui convient, un cloisonnement nécessaire. Seulement, la vie n’est pas faite pour être compartimentée et le destin est souvent joueur. « Carla » et Romain, c’est l’histoire d’un coup de foudre, d’une complicité. Entre eux, tout n’est que perfection et très vite, ils se cherchent. Seulement voilà : le quotidien va forcer Carla à faire exception, car le beau Romain est aussi partie intégrante de son quotidien. Mélanger les deux ? Une prouesse à laquelle elle n’est pas prête et ce, pour diverses raisons. Décence ? Pas seulement ! Conscience professionnelle aussi et même, conscience tout court, puisqu’un évènement difficile a profondément affecté la jeune femme qui s’en remet à peine.

Les personnages :

J’ai beaucoup aimé Sarah, pétillante et légère, elle donne au récit une bulle d’oxygène quand l’intrigue devient plus dure. J’aime beaucoup le personnage de Romain, tout en équilibre, franc et solide. Son humour, sa persévérance sont des atouts appréciables. Carla / Clara est plus complexe, mais très intéressante. On découvre les travers d’un milieu professionnel, celui des travailleurs sociaux. Les besoins des autres, les pressions, les préjugés sont le lot quotidien d’employés consciencieux qui peinent plus souvent qu’on ne le croit à rester objectifs. Croiser la détresse, le danger, la précarité, c’est dur, parfois ingrat. S’ils deviennent ainsi les bouées ultimes de situations désespérées, ils sont également les boucs émissaires, voire les ennemis familiaux numéro un, selon le point de vue ou la tournure des évènements. De véritables montagnes russes qui en cas de drame, forment des écueils qui peuvent s’avérer insurmontables. Ainsi va Clara Doucet, au gré des aléas de son métier, de sa vie, de sa sensibilité : mention spéciale pour ce point. La romance est passionnée, mais largement entravée par les angoisses de l’héroïne et ce, malgré les efforts du charmant jeune homme qui la courtise. J’ai trouvé le rapport un peu poussé sur ce point, les réactions de Carla un peu excessives, mais c’est très personnel !

Mon avis :

Court, agréable et bien écrit, on a là une novella à la structure classique, mais qui se développe au sein de domaines assez peu exploités dans la pure romance contemporaine. Le héros n’est pas un connard arrogant ou un PDG milliardaire aux fantaisies sexuelles délirantes, ni un artiste maudit et ça, j’ai aimé. Le plus qui fait tout : l’auteure connait elle-même les milieux libertins et ses codes, on se trouve ainsi en immersion de façon particulièrement crédible, j’ai adoré cet aspect. Rien de gore, de glauque, de trash pour autant ! La plume est délicate, sensuelle, tout en finesse : on se balade en toute sérénité, poussée par la curiosité. En bref : Un roman court à l’érotisme bien maîtrisé et à la sensibilité délicate. Une romance légère, fluide. Un excellent moment de lecture qui m’a agréablement divertie et que je vous conseille de savourer au coin du feu, sur une « peau de bête », pourquoi pas !

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