Sortie le : 04/09/2014 aux éditions Pocket
Prix : 7€50 en format poche
Résumé : ” Tu t’es donné beaucoup de mal, mon cher amour, pour aboutir à bien peu de chose. J’ai été enchantée d’apprendre que la lumière transportait du passé à la vitesse record de trois cent mille kilomètres à la seconde, que cette vie que nous avons tant aimée nous venait des étoiles, que notre vieux Soleil qui nous éclaire et nous chauffe était parvenu à peu près au milieu de son âge et que, capables de choses si grandes, si charmantes et si gaies, les hommes n’étaient pas là pour toujours. Tout ça me fait une belle jambe. Tout ça, franchement, m’est un peu égal. Ce que je voulais savoir, je ne le sais toujours pas. Ce qui va nous arriver, et à toi et à moi, dans quelques années à peine, ou peut-être même demain, quand le temps sera écoulé de notre passage sur cette Terre, m’est toujours aussi obscur. Je t’ai souvent entendu dire que tu souhaitais écrire des livres qui changent la vie des gens. Tu n’as pas changé grand-chose à la fragilité passagère et si affreusement menacée de mon amour pour toi. ”
Le plus cruel, quand on vieillit, c’est ce vide, peu à peu, qui se fait autour de soi. Admirés et aimés, les maîtres s’en vont les premiers. Et puis les amis, ceux qui ont été à l’école avec vous, ou qui ont fait la fête ou du ski ou l’amour avec vous. Et enfin les plus jeunes que vous, ceux qui auraient dû venir à vos obsèques alors que c’est vous qui assistez aux leurs.
C’est le titre qui m’a sauté aux yeux en parcourant les rayons de bouquins de mon supermarché.
Ce titre en hommage au poème d’Aragon…poète et romancier que D’Ormesson admire.
Si je suis passionnée par la lecture, c’est aussi parce que j’aime le français, l’orthographe, les histoires et que j’admire beaucoup ces intellectuels dont D’Ormesson fait partie. Je le cite souvent quand j’écris mes cérémonies laïques de mariage mais je ne l’avais jamais lu…C’était l’occasion.
En vieillissant, je suis attirée par des lectures nouvelles, et je ressens le besoin d’élargir mon champ littéraire.
Incontestablement, cet homme écrit aussi bien qu’il s’exprime, et j’avoue que le lire m’a fait du bien. C’est vraiment joli les belles tournures de phrases, un vocabulaire soutenu. J’étais impressionnée par la culture de cet écrivain/journaliste/philosophe.
Ce roman raconte l’histoire du monde…Il se décline en 3 parties. Il y parle de son enfance, du monde d’avant et celui d’aujourd’hui, de littérature, des auteurs qu’il admire comme Aragon, Sartre, Gide. Il aborde la science, la philosophie, le bonheur, la mort… et puis c’est une grande histoire d’amour puisqu’il nous raconte celle qu’il a adoré et qui est devenue son épouse : Marie. Elle compte énormément pour lui, et l’on dit souvent que derrière chaque homme qui réussit, il y a une femme…Marie en est la parfaite illustration. Malgré une grande pudeur, ses mots sont forts quand il parle d’elle et j’ai été vraiment touchée.
Cet homme, qui a aimé la vie par dessus tout, a vécu, aimé, sans aucun regret. C’est un homme plein d’humour.
Ses réflexions sur sa propre vie et sur la vie en général sont intéressantes et même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui, ça permet de se poser des questions…
J’ai éprouvé un certain plaisir à passer à quelque chose de plus léger aussi après parce que je l’avoue j’aime aussi beaucoup me poser tranquille et ne pas réfléchir en lisant un roman.
Ce livre était vraiment une lecture enrichissante, je le conseille.
