Et toujours les Forêts- Sandrine Collette

Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. 
Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence. 
À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. 
Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps; les arbres perdent leurs feuilles leurs feuilles au moins de juin. 
Quelque chose se prépare. 
La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers  dévasté, il est seul. Humains ou bêtes: il ne reste rien.
Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement. 

Date de parution : 2 janvier 2020
Maison d’éditions : Jc lattès
Prix : Ebook 9e99 / Broché 20e

Il ne se passait rien, cette nuit-là. Que la solitude. Quelque chose d’immense, et l’immensité n’était pas belle. 

 Après avoir lu “Et toujours les Forêts”, je ne peux que confirmer la complexité de mon ressenti au sujet de ce livre.

Je sais à quel point il est fastidieux de créer un univers. Donner vie à des personnages, faire percevoir ce qu’on a dans la tête à des lecteurs est très compliqué, et très dur. Comme on dit, ça passe ou ça casse. Et malheureusement, ça n’a pas pris avec moi, même si j’aurais adoré que ce soit le cas.
Ce livre plaira à un très grand nombre de personnes, j’en suis certaine, parce qu’il possède des qualités indéniables, que ce que j’ai peut-être détesté sera adoré par d’autres, que ce que j’ai aimé sera haï par certains.
Mais je me dois d’écrire cet avis en restant moi-même, franche, et respectueuse.

Au départ, l’histoire de Corentin m’a touchée, elle m’a happée, et a emprisonné mon coeur de maman. J’aimais bien, vraiment, beaucoup. Parce que le voir évoluer dans son enfance compliquée, avoir le coeur serré quant à ses peines d’enfant, avoir la tête légère quant à ses moments de complicité avec Augustine, ça m’a plu. C’était beau, c’était triste, c’était tendre.

Puis, Corentin devient jeune homme, et enfin l’apocalypse.

C’est là, qu’en cours de lecture, je me suis perdue, et comme je voulais savoir s’il allait retrouver Augustine ou non, et si oui, dans quel état, j’ai continué ma lecture.

La plupart du récit n’est que cendres, noirceur, sécheresse, solitude.
Des routes longues, désertes où deux rencontres auront lieu, dont celle d’un couple de personnes âgées.
Par contre, voilà, ces deux rencontres ont apporté une touche de fraîcheur à l’histoire, et ça, c’était bien ! J’aurais aimé qu’il y en ait plus tant ça faisait du bien, même si, au niveau de la cohérence l’auteur a eu raison de le faire ainsi.
Et puis, encore de la route sans fin, des arbres morts, des gens morts, des voitures mortes, des maisons mortes, un univers sans vie, un monde sans couleur.

Quand il arrive aux Forêts, c’est encore une fois, le néant, le vide sidéral.

Il y a le chien, d’accord. Il y a Mathilde, c’est génial. Cependant, à leur arrivée, aucun de ces deux éléments n’a pu apporter un nouveau souffle au roman.
C’était froid, triste, terne, sans mot, ou que très peu alors que j’attendais tellement ces retrouvailles entre Corentin et Augustine.
Je pense que justement, on espère tellement qu’ils se retrouvent durant cette longue agonie qu’est sa marche vers l’espoir, qu’on en attend un peu trop de la part de ses deux êtres.

Bien que la plume de l’auteur soit fluide, facile à lire, le manque crucial de dialogue devient frustrant alors qu’il y aurait tant à leur faire partager. ( Puisque, je le rappelle, c’est la fin du monde ! Des choses à dire, il y en a tellement, malgré la fatigue, la faim, le froid, la peur !)

Ce livre aurait pu vraiment beaucoup plus me plaire, si l’émotion avait été plus travaillée, plus mise en avant.
J’ai eu cette impression que chaque chose, que chaque péripétie qui, à nous, en tant qu’être-humain, nous aurait donné envie de vomir, coulait sur le dos de Corentin, sans que ça ne le touche, ou le perturbe. J’ai trouvé ça dommage. En revanche, j’ai aimé la fin qui redonne espoir !

Voilà, cet avis était difficile à faire pour moi, et je ne veux en aucun cas blesser son auteur.
Il reste un roman à lire, à découvrir, et  je pense sincèrement que les fans d’apocalypse vont se régaler, que ce roman va beaucoup leur plaire.

 

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