A priori, ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer. Déjà pour une question de rythme et de volume de voix.
Alex Pergaux, chef d’entreprise, 58 ans, revêche et autocentré, parle vite, parle fort, ne vise que la rentabilité.
Françoise, infirmière, 39 ans, peintre à ses heures discrète et mystérieuse, parle lentement, d’une voix douce, ne vise que l’humanité.
Et pourtant, leurs chemins vont se croiser. Alex voit ses plans bouleversés lorsqu’on le prévient que sa mère se meurt en soins palliatifs. Il découvre dans cet endroit des valeurs qui le bouleversent : aux frontières de la mort, les équipes soignantes rient et protègent leurs patients. Françoise l’observe et le déstabilise, au risque de faire vaciller Alex.
Il va d’abord devoir apprendre à parler moins fort, puis à parler moins, jusqu’à ne plus parler du tout. Il devra ensuite apprendre à écouter. À apprivoiser le silence. Et ça fait peur, le silence, surtout quand on n’y est pas habitué…
Une quête de soi bouleversante qui va réunir ces deux antipodes, du service des soins palliatifs en Lorraine jusqu’aux confins du Maroc. Un voyage initiatique qui va les transformer à tout jamais.
Editions : Kiwi
date de parution : 6 février 2020
Prix : Broché 18 euros
Cette femme était une illusion, une chimère, un fantôme. Il était attiré par elle, mais elle prenait un malin plaisir à lui échapper.
Les frémissements du silence.
Le murmure d’une âme blessée.
Les tressaillements d’un être qui a besoin de s’écouter.
Parlez.
Vous n’entendrez pas la douleur d’autrui.
Criez.
C’est vous qu’on verra, qu’on regardera parce que la voix est forte à ce jeu-là.
Hurlez.
Vous n’écouterez plus ce que le monde pourra vous reprocher.
Chuchotez.
Et nous devrions redoubler d’attention pour vous écouter.
Murmurez.
Si le tremblement d’une voix est certes plus fragile, il est pourtant beaucoup plus intense.
Taisez-vous.
Votre âme a déjà tant de fois essayé de vous interpeller.
Ce livre est un réel voyage au coeur de la Lorraine, mais pas seulement… Ce roman est bien plus que ça. Il est une expédition en son “soi” intérieur.
Je ne vais pas parler de la trame, je pense, à mon sens, que le résumé en dit déjà bien assez et qu’en ajouter n’est pas nécessaire pour donner l’envie de le lire.
Mais, je vais m’attarder, pour une fois, sur mon ressenti.
Alex et moi n’avons pas le même vécu. Je n’ai, heureusement, pas perdu de parents, et je ne pense pas avoir de job assez important pour ne me livrer qu’à celui-ci. Tous les deux n’avons pas eu le même cheminement, cependant, dans ce qu’il était, dans ce qu’il est devenu, je me suis reconnue.
Parce que le point de départ et celui d’arrivée sont identiques pour tous les deux.
J’étais cette fille extravertie, celle qui hurlait pour se faire entendre, celle qui gueulait pour se faire écouter, celle qui aimait qu’on la voie, qu’on la remarque. Je ne supportais pas les pertes de temps à rester assise dans l’unique but de profiter des miens.
Puis, une claque, une fameuse. Une prise de recul, un retrait de la vie, une bulle invisible aux yeux de tous qui nous entoure. Et pendant le temps de vie de cette bulle, une remise en question.
Celle qui nous éveille, qui nous hurle qu’il est temps d’être nous-mêmes, d’arrêter de parler pour ne rien dire, de se taire pour nous écouter.
Finalement, le changement.
Un changement silencieux.
C’est le cas de le dire. Parce que les remises en questions ne nécessitent pas de papotages. Nous nous parlons à nous-mêmes et cela est bien suffisant.
Il est certain que ce livre m’a énormément parlé, sans jeu de mots !
Alex, s’il est au départ égoïste et peu aimant, se révèle être un homme sensible et extrêmement touchant. J’ai aimé ses voyages, ses prises de conscience, son évolution.
Il suffit d’une claque de la vie, pour se rendre compte à quel point l’image que nous renvoyons aux autres n’est pas ce que l’on est.
J’ai adoré Françoise, sa folie dissimulée, ses rires et ses sourires, sa façon d’être, de vivre, de penser.
J’ai été subjuguée par la plume fluide et douce de l’auteur, par cette facilité d’exposer l’histoire, de l’exploiter, de nous transporter à travers ces multiples décors décrits à la perfection. Séduite par chacun des personnages qui ont marqué les pages.
Les frémissements du silence est un roman qui nous donne matière à réfléchir, qu’il faut découvrir, qu’il faut vivre pour en savourer le sens.
