Sortie : le 30 mars 2016 aux Editions : Le livre de Poche
Prix : 6€90
Résumé : « Tu vivais dans un film italien, comme si la vie n’était pas suffisante, pas assez colorée, pas assez tout court. Tu évoquais l’Algérie, ta frustration de ne pas avoir fait médecine à cause de… la guerre, l’argent, la vie et ton mariage peut-être trop tôt. En fait, tu noyais tous ces regrets dans le sexe des femmes, comme pour apaiser les douleurs de ta mémoire, pour soigner l’homme blessé de l’intérieur. Les filles, c’était du sirop, une médecine d’urgence pour apaiser les maux de l’âme et du cœur. Ça pesait dans mon cartable, et je partageais ça avec mon frère, qui essayait de temporiser, évoquant les blessures de Lulu. Ça me clamait de façon passagère, mais ça ne changeait rien. »
Des coups, nous en avions pris chaque fois qu’ils s’en étaient donné eux, nos parents chéris ; on en sentait les douleurs. Leurs bleus auraient du mal à disparaître, nos souvenirs seraient bleus pendant combien de temps encore ?
Fascinée depuis peu par cet homme, j’avais entendu qu’il s’était lancé dans l’écriture.
Grande adepte des concerts, je l’ai découvert en live il y a 18 mois. Un peu par hasard, ma cousine avait acheté 2 places, je me suis laissée sans m’imaginer à quel point j’allais tomber “amoureuse” de cette voix et de ce charisme impressionnant ; et surtout de sa façon de tourner les mots…On sent qu’il les aime profondément. C’est en prenant la peine d’écouter vraiment ses textes de chansons que j’ai eu envie de le lire.
Dans l’homme qui ment, il y raconte, avec beaucoup de pudeur son enfance dans la banlieue parisienne, rue des acacias. (Pour ceux à qui ça parle, je me suis retrouvée dans sa chanson…).
En concert (je suis allée le revoir une 2e fois depuis), j’ai découvert une personnalité attachante et mystérieuse, et parallèlement extrêmement proche de son public.
C’est aussi ce que j’ai ressenti dans ce livre : un homme sensible et touchant, plein de bienveillance envers ses parents et ses proches.. Il y explique les douleurs du passé au sein de son foyer avec Lulu, son père communiste, alcoolique, volage, qui travaille aux PTT mais qu’il ne juge jamais. Au contraire, on sent malgré tout cet amour d’un enfant pour son parent, en dépit de toutes ses “fautes” ; et puis une mère aimante mais qui désirait une fille par dessus tout, dépressive ; qui découvre un jour le pot aux roses et qui décide de quitter cet homme qui l’aura trompé durant des années.
J’aime la sincérité et l’affection qui se dégagent de cette biographie. On ressent la tendresse à chaque page.
C’est un livre qui se lit très rapidement.
Cet homme, Marc Lavoine, qui parait si mystérieux et mélancolique a vécu une enfance pris dans les histoires d’adultes. Souvent utilisé comme complice par son père dans ses adultères, il ne s’imagine sans doute pas les souffrances engendrées sur son fils, complexé, et par la suite plein de culpabilité de réussir si bien ce qu’il entreprend.
On ne s’imagine pas forcément que ces personnalités publiques sont avant tout des êtres humains, qui ont eux aussi, une histoire, un passé pas toujours heureux. Tout à coup, ils redeviennent l’espace d’un moment des gens normaux comme vous et moi…Et l’on se sent plus proche d’eux. J’ai eu envie de prendre dans mes bras l’enfant qu’il était, pour lui dire “Ne t’occupe pas de tout ça, vis ton enfance et souris…”
J’apprécie beaucoup sa manière d’écrire… à la fois simple et travaillée…J’aime ses tournures de phrases…
Au fond, il ne se passe grand chose, c’est l’histoire d’un homme qui se livre, tout en finesse, tout en tendresse… et qui moi m’a beaucoup émue…son humilité, son honnêteté, la gentillesse qu’il dégage, et cette façon de raconter sans jamais juger… C’est l’histoire d’un homme qui parle à son père…
Je vous laisse juger par vous même…Vous pouvez lire ma chronique en chanson : Reviens mon amour par exemple ou je reviens à toi… 🙂
