Résumé :
Gérer la carrière du musicien le plus prometteur de la décennie, Bristol sait le faire : c’est son métier. Mais résister au désir magnétique qui les lie, ça, c’est sa hantise.
Bristol doit se rendre à l’évidence : huit ans après la semaine magique qu’elle a passée avec lui, Grip, le meilleur ami de son frère, n’a rien perdu de son talent, ni de son charme. Celui qui composait pour sortir de la misère des ghettos est devenu l’un des plus grands espoirs du hip-hop, et la tentation incarnée. Irrésistible, envoûtant et désormais célèbre, il a réveillé d’un simple regard les sentiments vertigineux qu’elle a longtemps réprimés. Elle a toujours su qu’il réussirait. Tout comme elle a toujours su que leur relation n’avait aucun avenir. Mais aujourd’hui, c’est elle, Bristol, qui va devoir manager sa carrière. Tout en cachant les sensations explosives que Grip provoque encore en elle. Son défi : rester professionnelle. Son problème : Grip n’a aucune intention de renoncer à elle…
Sortie : 17/06/2020
Editions : Collection &H
Lien achat : 16,90€ en broché et 6,99€ en numérique
J’adore lire les histoires dans un contexte musical, alors c’est sans hésiter que j’ai choisi Let you love me. Ici, nous sommes au cœur du mouvement hip-hop, son côté business, la célébrité mais pas seulement. Ce n’est pas juste une romance. Kennedy Ryan y intègre des thèmes forts, actuels avec des mots justes et touchants. Je ne m’étais pas attendue à ce trop plein d’émotions. J’ai été autant émue par la souffrance que par la puissance de l’amour entre Grip et Bris.
Une amourette de vacances, trop intense, trop vite, où le doute et les occasions manquées mettent un frein aux sentiments de Bris. Surtout que découvrir les secrets de sa famille la fragilise et intensifie son manque de confiance en elle-même.
Grip vit cette semaine comme un manque, un sentiment d’inachevé. Pour ne rien arranger, difficile de couper les ponts lorsque Rhyson, le frère de Bris est également le meilleur ami de celui-ci. Et quelques années plus tard, Bris s’invite dans leur vie professionnelle pour en être la manageuse. Elle a ce besoin obsessionnel d’être spectatrice de Grip, de le « diriger ». Ce n’est pas mauvais en soi, ni malsain, mais c’est la seule chose qu’elle s’autorise envers lui puisqu’elle ne veut en aucun cas dévoiler ses sentiments de peur de reproduire le schéma familial dans lequel elle a grandi. Certaines de ses décisions sont assez incompréhensibles quand on sait à quel point son amour pour Grip est fort. Assez d’ailleurs pour le laisser vivre sa propre vie quitte à garder en elle une douleur incommensurable. De son côté, Rip essaie par tous les moyens de la faire céder. Seulement à force de résistance, il baisse les bras petits à petit et son ressentiment s’exprime par une animosité nouvelle face à Bris. Dès lors, leurs échanges sont déchirants et douloureux. Les mots frappent, les gestes étouffent, ce qui existait entre eux se noie dans les abysses. On vit leurs émotions, on a le cœur brisé, on a peur de l’avenir et enfin on a de l’espoir. Malheureusement, ils ont évolué dans deux mondes différents et cela deviendra un des obstacles qu’ils devront braver.
Leur lien avec Rhyson et ses interactions m’ont agréablement surprises. Je m’attendais à du déjà vu, néanmoins, Kennedy R. lui fait jouer un rôle d’entremetteur, de moralisateur et de temporisateur. C’est un des seuls protagonistes, en plus de Kay à les pousser dans leurs retranchements, à essayer de les mettre dans la bonne direction. Pour ce qui est des autres intervenants, ils agissent en parasites, ils testent en quelque sorte le lien entre Bris et Grip.
Tous les deux ont vécu des vies diamétralement opposées. Lui, est noir et a grandi dans une banlieue pauvre où les gangs font leur loi. Elle, est blanche, riche et en manque d’affection parentale. Tous pensent qu’ils ne sont pas faits l’un pour l’autre pour toutes ces raisons. Pourtant, il est évident qu’ils s’aiment pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils sont devenus. Malgré le nouveau statut de Grip, celui-ci reste une personne humble et passionnée qui se souvient d’où elle vient. Cet aspect crée une évidence, ainsi le fait que les personnes évoluent dans leur vie tout en restant les mêmes à l’intérieur. Ils doivent faire face à tous ces préjugés et à beaucoup d’embuches, l’impact sur leur vie professionnelle mais également sur leurs relations familiales. Bris est une femme forte, tenace et entreprenante, malgré cela, l’éclosion de leur amour met en évidence sa plus grande faiblesse : Grip. Ils sont prêts à tout sacrifier l’un pour l’autre, à montrer que l’on peut aimer avec des différences.
Let you love me est une romance engagée à travers ses personnages et leur histoire. Elle ne pouvait pas plus refléter l’actualité. Chaque sujet est à sa place, même si ce sont Bris et Grip qui mènent la danse, Kennedy Ryan tisse autour d’eux la toile des obstacles du racisme dans la société.
