EGON de Callie J. Deroy

Le cœur de la jeune femme fond dans sa poitrine, comme une glace sous le soleil du mois d’août. Comment s’y prend-il pour que chaque mot qui sort de sa bouche la touche à ce point?

Qui n’a jamais douté ? De bien agir, d’être à la hauteur, d’offrir le meilleur ? De voir la vérité, de ne pas se laisser berner ? Le doute est-il dû à un manque de confiance en soi ou de confiance en l’autre ? Nous rend-il méfiant ou audacieux ? Égoïste ou altruiste ? Mauvais ou bienveillant ? N’y a-t-il aucune méfiance lorsque l’on accorde sa confiance ?
En tout cas, avec « EGON », aucun doute, pour moi : j’ai passé un très bon moment lecture !

Dès le prologue, on sait que ce roman va être détonnant. Une date, un indice et une intrigue, cette histoire démarre de manière déconcertante, mais aussi très entraînante. On veut savoir…
qui est Egon ?

Il est amené un soir au foyer des Papillons Blancs, où travaille Stella. Regard fuyant, épaules voûtées, sans identité… Personnellement, je ne suis pas sûre que j’aurai pu lui offrir ma confiance comme Stella l’a fait. À l’image de la société d’aujourd’hui, n’est-il pas vrai que l’on se fait de plus en plus méfiant face à un inconnu ? Mais voilà, heureusement pour lui, ce sera elle, et non moi, qu’il va rencontrer en premier et qui, de fait, lui tendra la main. Car ce qu’il faut savoir aussi sur Stella, c’est qu’elle est la bonté, la charité, l’humilité, le courage personnifié ! Sans aucun doute possible, Stella est une belle personne ! D’ailleurs, elle est très appréciée par son entourage, parfois un peu trop, voire à outrance par d’autres, l’utilisant bien plus qu’une amitié sincère et vraie ne devrait s’y employer. En ce qui concerne Egon, bien évidemment qu’elle va se poser bien des questions…

« Il est la personne la plus étrange qu’elle ait jamais rencontrée.

Mais, voilà, elle va croiser son regard, et la confiance sera là… Elle va le prendre sous son aile, lui tendre la main, et surtout le guider, car au final, le comportement d’Egon se révèlera bien plus proche de celui d’un enfant apeuré que d’un psychopathe invétéré.
Peu à peu, ils vont apprendre à se connaître, à se côtoyer et, de fil en aiguille, à s’apprécier. Pour ce qui est de se dévoiler, si Stella le fait, Egon, quant à lui, garde un certain v24oile de secrets le concernant.

Il n’est pas vraiment le genre d’homme en qui on lit comme dans un livre ouvert…

Il parle peu, s’épanche peu, découvre beaucoup, se cultive énormément. Mais ce qui est surtout déstabilisant le concernant, c’est ce côté triste, vulnérable ‘comme s’il portait un poids trop lourd pour lui ‘… sauf lorsqu’il est avec Stella… Auprès de l’étoile qu’elle est, elle provoque en lui cette étincelle d’espoir si rare, mais si belle à voir.

J’ai adoré et admiré Stella. Une personne si irréprochable peut-elle exister ? Il n’y a qu’elle pour douter de ses atouts et de tout ce qu’elle offre si naturellement, sans attentes ni condition. Il faut dire qu’elle est loin de savoir s’entourer… Naïve ? Possible… Idiote ? Pas vraiment… Innocente ? Assurément… Ennuyeuse ? Seules les jalouses pourraient la qualifier comme telles ! Car elle ne l’est absolument pas ! J’aurai tant de nominatifs à vous donner pour la qualifier : la bonté, la gentillesse, l’honnêteté, l’altruisme, la loyauté, le partage, la beauté…

Mais ce qui la définit inexorablement, c’est tout l’espoir et la vie (malgré ses propres angoisses) qui émanent d’elle. Et, là encore aucun doute, la plume de l’auteur en offre tant et plus : de l’espoir qui fait rêver, de l’espoir qui fait battre le cœur, de l’espoir qui fait aimer, de l’espoir qui fait croire… Croire que notre destin est entre nos mains, et que l’on est bien apte à en faire quelque chose de bien. Croire que la vie, et ce que l’on en fait nous appartient. Croire que l’amour, son partage, et sa distribution peuvent vaincre les inquiétudes, les craintes, les peurs, le mal et surtout transmettre le bien.

Si à ma lecture, la fin de ce roman m’est apparue un peu fantastique, avec le recul, je l’ai surtout ressenti comme un appel au réalisme… peut-être un peu utopique… Mais la lecture n’est-elle pas aussi cette essence même permettant de rêver d’un monde nouveau et meilleur ? Alors pour ma part, aucun doute, si ce roman et son dénouement m’ont surprise, s’ils m’ont fait me questionner, cette histoire m’a surtout fait rêver !

Donc, personnellement, j’oserai ici remercier l’auteur pour ce moment lecture qui m’a offert de croire à nouveau en l’espoir et l’humanité.

Alexia

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