La jeune femme se laisse le temps de digérer la nouvelle. Même si elle s’en doutait un peu, l’entendre confirmer ses théories le plus folles est un peu déstabilisant. Les yeux perdus dans les vagues, elle réfléchit à tout ce que cette révélation implique…
Chaque roman a sa fin… de celle que le lecteur aime, discute ou déteste… Pourtant, elle est là, et pour moi quelque soit la fin, si le cheminement est bon, c’est alors une bonne fin… et celle de « L’ange noir » à mon sens est l’aboutissement d’un cheminement inexorable.
Mais commençons par le début…
C’est l’histoire de Lily, “une belle fille“, “Orpheline, elle va d’une famille d’accueil à l’autre depuis toujours.“ En dernière année de lycée, elle “s’était toujours entendu dire qu’elle avait des facilités“. Pourtant, elle est loin de faire partie des “populaires“, même si elle est bien connue de part la réputation de sa dernière famille d’accueil. Plutôt provocatrice, elle sait aussi se faire discrète et a tendance à se cacher derrière un maquillage forcé.
Des amis? Un seul. “Il est le seul à lui adresser la parole.“
Pour autant, il est clair que la notion d’amitié n’est pas la même pour l’un comme pour l’autre… Si l’un est patient, attentionné , prévenant, et rempli d’espoir, l’autre mettra tout en œuvre pour lui démontrer qu’ils ne sont pas destinés l’un à l’autre…
“On ne peut pas forcer quelqu’un à vous aimer, comme on ne peut pas se forcer à être amoureux…“ Mais n’est-il pas plus aveugle qu’un être amoureux?
A l’arrivée au lycée d’un nouvel étudiant, Logan, le monde de Lily, qui est déjà passablement mouvementé, va se voir chambouler…
L’aura ténébreuse et intrigante qui entoure le jeune homme tant tatoué, va attirer Lily d’une manière inexplicable. Mais qui peut expliquer la rencontre d’un amour au premier regard? Et comment lutter lorsque la confiance s’instaure malgré les méfiances?
Va alors commencer le périple de Lily et Logan jonglant entre scolarité, amitié, actions, intrigues, révélations, sentiments et ténèbres. Nombres d’embuches vont se dresser devant eux; le passé de chacun refaisant surface; le présent devenant synonyme de survie; le futur luttant pour se faire une place…
Une constante? La quête du bonheur. Cet instant si difficile à évaluer, à reconnaître, à apprécier à l’instant T. Car réellement, comment peut-on quantifier le bonheur? Sa durée ou son intensité? Son expérience ou son partage? Que peut-on accepter pour être heureux à deux? J’ai souhaité, espéré, et vécu ce bonheur entre ces deux jeunes gens. J’ai partagé leurs peurs, leurs douleurs, leur incompréhension et leur acceptation. Aucun des deux n’étaient prêts, ne le voulaient, mais comment ne pas le souhaiter finalement lorsqu’il est à porté de main? Ne vaut-il pas la peine de se battre pour un moment heureux?
Personnellement, il m’a manqué un peu de profondeur dans les ténèbres auxquelles l’auteure nous confronte lors des mésaventures de Lily et Logan. Je me suis parfois étonnée de la promptitude de leurs sentiments tergiversants et de leur revirements quant à leurs actions et leurs réactions. Mais je me suis alors rappelée la jeunesse des personnages, qui par certains côtés exacerbait leur sensibilité face à certaines situations et se voulaient plus mature que leur âge, par d’autres. À bien y réfléchir, je me suis retrouvée face à des adolescents bien réels voulant et devant devenir adulte bien plus vite que la normale. Ce repositionnement en émotions m’a fait relativiser le manque ressenti au cours de ma lecture. D’ailleurs, la dernière phrase (que je vous laisserait découvrir lors de la vôtre) est plus qu’explicite quant à cet assentiment.
En refermant ce roman je ne sais trop comment je me sens: étonnée, en colère, frustrée… soulagée, apaisée… quelque peu intriguée? Ou tout cela à la fois?
L’histoire de Lily et Logan est belle et prenante, remplie d’embûches et de revirements. Elle m’a rappelé que la peur n’évite pas le danger et combien on se doit de profiter pleinement de chaque instants de bonheur.
Alexia
