Comment accepter ce que je suis devenu? Ce que je n’aurais jamais dû être. ce que j’avais promis de ne jamais franchir.
« Sacrebleu “, que d’émotions !
Dès le prologue de ‘Tu ne tueras pas…’, Amy N. Lewis donne le ton.
‘Deux sentiments se battent en moi, la rage et la tristesse. ‘Mais, à mesure que les chapitres passent, bien d’autres émotions font surface, et mettent ma conscience, mon âme, mon sang en ébullition.
C’est un roman, où j’ai voulu protéger, défendre, accompagner… Où j’ai souffert, ri, respiré… où je suis tombée littéralement amoureuse… d’Ezékiel…
Ezékiel est un jeune homme qui en suivant son instinct et agissant pour le bien, va voir, en une décision, tout son univers et toutes ses croyances chamboulés. Pour autant, il va rester humble et réservé, innocent et fragile, gentil et brave, honnête et juste. Mais il lui est bien plus facile d’être tout cela envers les autres. Intransigeant, exigeant, intolérant serait plutôt tout ce qu’il s’autorise à être vis-à-vis de lui-même. La culpabilité le ronge… Mais en quoi est-il coupable ? S’attachant à faire le bien, il sera condamné pour du mal… L’auteure a parfaitement su, à mon sens, mettre cette dualité en lumière, mettant en équilibre permanent ces deux notions… Quand fait-on une bonne action ? Quand est-on un héros ou une héroïne ? Quand est-ce justifiable, ou justice, d’être condamné… Quand se voit-on offrir le pardon ? Qui en a l’absolution ? Quand est-ce justifié, mérité de se voir offrir une deuxième chance ?
Sortir de prison ne signifie pas pour autant être libre, car à mon sens, il n’y a pas pire emprisonnement que celui où il nous arrive d’y placer notre esprit ; qui est moins prisonnier que celui chevillé à une idée du bien ou du mal ? Qui est moins otage que celui submergé par une éducation toute en dévotion et restriction ? Qui est moins captif que celui englouti sous une croyance transmise et non pensée ?
Si cet incident marque les premières pages, il va rester bien longtemps la trame du roman. Car, à lui, seront reliées toutes les justices et injustices, mais aussi acceptations et rejets, tolérances et interdictions, abandons et victoires, hontes et doutes, pardons et condamnations. Tout ce cheminement tortueux qu’Ezékiel va devoir effectuer pour avancer, grandir, se retrouver et s’accepter… ‘Je dois apprendre à faire la part des choses. Mais surtout apprendre à vivre normalement. Vivre pour moi. ‘
J’ai apprécié que l’auteure donne du temps à Ezékiel pour faire un petit bout de chemin vers une nouvelle vie avant qu’il ne rencontre Vanille… Ces quelques chapitres ont apporté une certaine légèreté à ma lecture : que ce soit au travers des conversations entre Ezékiel et Luis, qui, soit dit en passant, ont été très amusantes, drôles, hilarantes et, n’oublions pas, très cocasses ; mais aussi grâce à l’intervention des consciences d’Ezékiel et de Vanille de manière inattendue et si les voix du seigneur sont impénétrables, elles sont plus qu’éloquentes.
Vanille… Elle va être sa nouvelle patronne, dans son nouveau chez lui, pour commencer sa nouvelle vie. Elle est belle intelligente, souriante. Leur rencontre va leur offrir à chacun quelque chose dont ils auront besoin à ce moment de l’histoire : réconfort. Et si ce point va les lier, leur rapprochement fera resurgir bien des émotions nouvelles, délicates et stressantes pour le jeune homme.
Mais, Ezékiel n’est plus seul ; bien entouré, il apprendra, il découvrira, il aimera toutes ses choses qui lui étaient inconnues. Cependant, il faudra bien une dernière révélation, pour que tout le travail si durement acquis soit remis en question. Va-t-il se perdre à nouveau, ou enfin se trouver ?
Entre justice et injustice, croyance et foi, père et Père, découvert et apprentissage, rejet et soutien, abandon et pardon, prison et liberté, ‘Tu ne tueras pas…’ aura été pour moi un roman tout en émotions. J’ai été ravie de retrouver la plume d’Amy N. Lewis, toujours aussi entrainante dans les sentiments, intrigues et rebondissements.
Je terminerai en me réjouissant de sa prochaine sortie annoncée : l’histoire de Hayden et Lola, personnages secondaires de son premier roman, ‘After the Dark’ en cours de réédition, et pour lequel j’avais eu un coup de cœur.
Alexia
