47 Days and More… de Lorelei C.

J’adore le faire enrager. Pourquoi? Je n’en sais rien, mais j’aime ça.

Lorelei C. jusqu’à aujourd’hui c’était “Souviens-toi“, et c’est une certitude je m’en souviens encore. Alors, il est évident que lorsque “47 Days and More…“ a été annoncé en sortie Septembre, je me la suis notée. Et le décompte a commencé…

Il suffit de si peu de chose pour qu’une vie change de direction… La bonne famille, la belle opportunité, l’âge requis…

Les personnages nés sous la plume de Lorelei C. dans ce roman en font défaut. Et pourtant ! Quand leurs chemins vont se croiser, quelque chose va changer… quelque chose va naître… quelque chose va se construire.

Vous me direz, le meilleur ami du frère qui tombe sous le charme de la sœur interdite, déjà lu. Probablement… Mais la rencontre de la Lune et du Soleil ? Il est bien connu que ces deux astres ne sont pas censés se faire face… Ou en de si rares occasions qu’elles en deviennent  phénoménales… Ce pourrait-il que l’on ait un tel phénomène en la rencontre de Virginie et Maverick ? À mon avis ? Oui… Ces deux astres vont avoir une importance non négligeable dans ce roman, et pas uniquement pour permettre le décompte des jours. L’auteur va y rattacher toute une symbolique forte et poignante, en offrant à chacun des personnages à la fois un côté lunaire et un autre solaire.

Virginie est une jeune fille dont la vie, qui n’était déjà pas toute rose ni simple, devient carrément problématique et compromise dans un avenir à court terme. On pourrait la trouver bizarre, lâche ; pour ma part, j’ai trouvé qu’elle avait la force d’une battante, d’une survivante… On pourrait dire qu’elle aurait dû s’exprimer par le passé… il n’est pas toujours facile de parler… ni toujours assuré d’être entendu… Parfois on prend des décisions tel que le silence, non pas pour se protéger soi, mais pour protéger les autres.

Se pourrait-il que cet autre ce soit Maxime, son grand-frère ?

Pour lui, sa vie tourne autour de celle de sa sœur, son précieux joyau. Il connaît tout d’elle aujourd’hui, mais ce ne fut pas toujours le cas. Si jusque là, son bonheur, son sourire lui étaient importants, ils sont devenus sa priorité. Mais à vouloir tellement la protéger, il va se retrouver éloigné d’elle et impuissant devant la nouvelle qui va remettre en cause la vie actuelle de sa sœur. Il va alors s’adresser à la seule personne de confiance qu’il a : Maverick.

Maverick est tout ce que les mauvais chemins, les mauvais choix peuvent faire d’une personne. Un dur à cuire ? Imbu de lui-même ? Juste un habitué des codes de la rue ? Je crois qu’il est lui aussi surtout un survivant de sa propre vie. Il trace sa propre route. Jusqu’à ce que cette dernière croise celle de Virginie. Et son passe-temps préféré va devenir : la faire enrager, la taquiner et la rendre folle. À ces yeux, elle est une enfant capricieuse. Mais à la lumière de la lune, cette vision va vite évoluer.

Le décor est planté : un environnement qui paraît surréaliste et qui, pourtant, pourrait être par certains points bien plus réels que fiction. Une corrélation d’incidents va y rassembler Virginie, Maxime et Maverick ; un seul et unique endroit pour une durée de 47 jours, plus ou moins. Au fur et à mesure des jours passés, la proximité entre Virginie et Maverick va transformer la provocation et les joutes verbales en désir et baisers. L’attraction, le désir, la sensualité entre ces deux-là va les mener sur un chemin où ils vont s’apprendre mutuellement à baisser les armes permettant ainsi l’ouverture et la découverte de chacun. Les révélations vont laisser la place à ce moi profond qu’ils ont si bien appris à cacher. Tous ces souhaits, ces choses que chacun garde au fond de soi, car il pense ne pas en valoir la peine, ne pas le mériter, ne pas pouvoir l’obtenir… Jamais. Ici l’apitoiement n’a pas sa place, peut-être une lassitude, certainement une colère, une explosion, une perte de notion de réalité, mais aucun apitoiement sur soi ! Ce sont des personnages réellement forts, tenaces, courageux, qui se lèvent chaque jour et font face. Ils ne sont pas insensibles pour autant. Un lien de protection entre ces trois personnages va s’instaurer, suivant un respect silencieux, et une confiance inébranlable.

Il est vrai que compte tenu de l’environnement que l’auteure a créé, je me suis attendue à des révélations encore plus sombres. Mais finalement, le pourquoi du comment n’est pas si déterminant dans cette histoire. Pour moi, ces révélations sont apparues comme l’essence même de l’espoir enfoui au plus profond de l’âme de ces personnages : l’espoir d’être vu, d’être aimé, d’être quelqu’un. Pas nécessairement connu, en vogue, important, craint ou respecté, car souvent on confond le respect avec l’estime. Non, être quelqu’un, mais pour quelqu’un… se savoir indispensable à la prunelle des yeux de l’autre, à son souffle, aux battements de son cœur, ‘être particulier pour quelqu’un, en étant quelqu’un de particulier pour l’autre. ‘En résumé, être l’unique, mais aussi être unique.

‘47 Days and More…’ le dit bien : il y a un plus après ces 47 jours… Plus de chemins, plus de choix, mais aussi plus d’unicité, de respect, de fraternité, d’amitié, d’amour… plus d’eux, plus de tout. Et cela est juste unique.

Unique… si je devais donner un unique mot pour ce roman ce serait : compter… compter les jours… compter pour l’autre… compter sur l’autre…

Le mot de la fin ? J’aime que l’auteure aille au bout des choses : aller au bout des décisions, des chemins, en épiloguant sur le fait que chacun de nos choix n’est aucunement anodin pour l’avenir et que sortir des ténèbres et trouver la lumière ne se fait pas toujours sur un chemin des plus éclairés.

Cette histoire est à la fois ‘dévastatrice et bienfaitrice.’ Elle montre que l’espoir est l’ingrédient qui va permettre à la ténacité d’arriver à atteindre la lune, et l’offrir à cet être unique. Je ne regarderai plus la Lune de la même manière, et je me souviendrai qu’il faut savoir se méfier du soleil.

Alexia

 

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