A(b)îme-moi: Tome 1 Everness de Karyn Adler

Le plus dur n’est pas de vivre la tête pleine de questions, mais de survivre avec les réponses.

Je ne connaissais pas les éditions précédentes de ce roman de Karyn Alder, mais au final, je suis ravie d’avoir découvert cette dernière. La couverture ? Magnifique, envoutante, sublime à mon sens. « Une rencontre entre l’eau, la terre et le feu. “Un côté apaisant par les couleurs et la présence de la mer, et pourtant en la regardant bien, on peut tout à fait anticiper le moment où les vagues risquent de submerger cette jeune fille longeant la plage.

Cette jeune fille, c’est Layleen. Elle est à l’orée d’un nouveau départ dans sa vie. Sac sur le dos, elle part à la recherche d’un lieu, d’elle-même, ou tout simplement d’une vie nouvelle. Et elle va arriver à Everness. Layleen, ou Lee, est perdue dans ses ténèbres, et elle va trouver dans cette petite ville quelques rayons de lumière. Grâce à eux, elle va y poser son sac, sans savoir exactement ce à quoi elle aspire : y rester ou juste s’y ressourcer un peu.

Hier, n’existe plus. Demain est imprévisible. Seul le moment présent nous appartient.

Lee est ‘un sublime désastre ‘ à la ‘beauté singulière ‘et au ‘charme dérangeant, intriguant ‘. Malmenée par la vie jusque là, elle arrive à Everness abîmée, blessée, mais surtout elle a perdu toute confiance, en elle-même et en l’autre. Il est plus que difficile de l’approcher, et à ceux qui s’y risqueront, il leur faudra patience et tolérance.

Aiden est un des jeunes gens qu’elle va intriguer, et qui va s’employer à l’apprivoiser. Certes, au début, il ne voulait que son départ, se voulant hermétique à ce qu’elle lui faisait ressentir ; mais rapidement il ne souhaitera que la garder au plus près. Pour autant, ce que l’on souhaite se réalise-t-il toujours ? Espoirs et perspectives vont s’affronter. Tels deux aimants, Aid et Lee s’attirent et se repoussent en même temps : si semblables dans leurs ténèbres et si différents dans leurs blessures.

Si Lee est brisée, il est en colère ; si elle est seule, il est très entouré ; pourtant, ils se ressemblent dans leur besoin de s’éloigner du monde. Et surtout dans leur sentiment de honte… Ce sentiment d’avoir mal agi, de ne pas être à la hauteur ; un sentiment si fort en soi qui peut détruire estime de soi, en bordure de la répugnance et de l’horreur de soi, car l’espace d’un instant on se dit qu’on mérite les ténèbres. Il est difficile de comprendre comment une âme meurtrie peut accepter pour soi une faute qui ne lui appartient pas. En lisant Lee et Aid, personnellement, je n’ai pu que ressentir ce sentiment de honte.

S’ils savent donner le change ? Assurément… Mais, à la vérité, personne n’est dupe.
J’ai adoré le groupe auquel Aiden appartient ; ce même groupe qui va charmer Lee, à son tour. Chacun apporte une caractéristique à l’édifice de cette amitié, une amitié soudée, forte, une amitié envers et contre tout, une amitié qui prend soin les uns des autres, sans aprioris, sans préjugés, mais avec beaucoup d’attention et d’écoute. Si Lee au départ se sent acculée, submergée, envahie par cet élan d’affection, peu à peu, elle va s’en nourrir. Mais un élan peut-il donner l’impulsion nécessaire à la confiance ?

‘À (b) îme-moi’, un cri d’espoir ou de désespoir ?

Dès le départ, Lee est entouré de mystères : pourquoi tant d’encre lorsqu’on veut se rendre invisible ? Que peuvent abriter les ténèbres d’un être au regard si lumineux ?
Face à Lee, j’ai, sans connaître ses secrets, ressenti une envie irrépressible de la rassurer, de la prendre dans les bras. En fait très vite, mon cœur de maman s’est projeté dans le personnage de Jo, répétant inlassablement : tout va bien. Pour se convaincre soi ? Pour rassurer l’autre ? Certainement les deux. Mais c’est bien connu, il est rare que tout aille si bien dans l’obscurité de son âme.

Aiden aussi vit dans les ténèbres, et même si ses amis s’évertuent à les effacer, comme on gomme un coup de crayon mal placé, Aiden n’y croit pas. Confiance, confusion, culpabilité sont des sentiments forts que j’ai lu dans les mots d’Aiden, mais aussi de Lee.
Si les évènements passés ont mis à mal la confiance à offrir, leur sentiment d’indignité va mettre à mal celle pour soi. Et des évènements aussi dramatiques que salvateurs vont en découler. Ils vont devoir se guérir l’un l’autre. Mais, jusqu’à quel point peut-on guérir ? Lorsqu’on est trop abîmé, peut-on encore soigner des plaies inlassablement ? Coups du sort, ou du destin, si leur rencontre est de bon augure, le chemin va rester bien sablonneux. Ils vont s’enliser, se débattre, dans l’unique but, de faire surface, d’une manière ou d’une autre.

Ce roman est composé de trois parties, à la fois entrelacées et séparées, promettant chacune une information phare engendrant une réaction explosive. La plume de Karyn Adler m’a littéralement transportée à Everness, au côté de Lee et Aiden. J’ai adoré l’insertion, ça et là, des phrases telles que ‘une chanson trotte dans ma tête ‘se référant à une certaine musique mise en annexe. Et j’ai été plus qu’émue par toutes les réflexions empreintes de tant de vérités émotionnelles, pour moi, intensifiant ma lecture. Il est évident que pour moi cette rencontre livresque m’a emportée, transportée, et il va sans dire que je vais suivre la plume de Karyn Adler. C’est donc plus que conquise que je referme ‘À (b) îme-moi : Tome 1 Everness’ et que je vais rapidement tendre la main vers ‘Retiens-moi’ et retrouver ce coin ensoleillant nombres d’ombres.

Alexia

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