Emmène-moi de Fanny DL

C’est étrange. Cette impression d’être en dehors de soi. de se sentir perdue au milieu de sa propre vie. Un tas de sentiments contradictoires que je n’arrive pas à endiguer m’assaillent.

Trouver sa place… Auprès d’un homme, auprès des autres, auprès de soi… Rien n’est plus difficile. Mais pour trouver sa place, ne doit-on pas d’abord apprendre à se connaître soi ? Et pas uniquement au travers du regard et des attentes des autres ?

Cattleya de « Emmène-Moi » croit savoir qui elle est. Cette fiancée de Devon, jeune homme « beau, charmant, gentil, pétri de bonnes intentions “de la Haute Société, à l’avenir prometteur, courageux et ambitieux, aspirant à une vie de famille et professionnelle stable et prospère. Un parfait Prince charmant pour un vrai conte de fée, non ? En tout cas, c’est ce que tout l’entourage de Cattleya, sans exception, s’évertue à lui dire et rappeler constamment ! Que ce soit sa mère, un brin excessive, autoritaire, obtuse, peu encline à écouter les souhaits et dires de sa fille, en un mot je dirai : insupportable ; sa meilleure et seule amie, Aly, qui ne peut concevoir autrement que féérique la vie au quotidien de Cattleya ; sans parler de ses beaux-parents qui estiment devoir recevoir reconnaissance en permanence de sa part.

Mais voilà, Cattleya va découvrir qu’elle ne sait pas réellement où se trouve sa place dans ce monde si féérique ; ni si elle y est vraiment à sa place, car elle va se rendre compte, qu’elle ne sait pas qui elle souhaite être. À partir de ce moment-là, elle va remettre en question tout son univers : familial, scolaire, amoureux… Vont s’ensuivre incompréhensions, reproches, disputes, mais aussi excuses, pardons et réconciliations.

Peut-être que c’est ça la vie… On ne se contente jamais de ce que l’on a.

Mais lorsqu’on ne connait rien d’autre, comment savoir ce que l’on souhaite, aime, désire. Lorsque notre vie est indirectement dictée par les souhaits des autres, où trouver les siens propres ? À qui se fier pour trouver notre propre chemin ? Toutes ces questions, interrogations, et remises en question vont ébranler les relations, les amours, et la vie de Cattleya.

Il est évident qu’un certain Tristan, le nouveau paysagiste, n’y est pas pour rien. Il va vite la cerner… Il la considèrera un peu comme une fleur sous cloche… Qui ne demande qu’à profiter directement de la pluie, sans se soucier du qu’en-dira-t-on. Qui ne demande qu’à se gorger de soleil pour s’épanouir et éclore… Il va être cette personne qui va soulever la cloche, qui va lui offrir une autre vision du monde, libre, une de celle qui va emporter Cattleya. Sans s’imposer, bien au contraire, il va lui faire découvrir une vie simple, ‘Pas de chichis, pas de stress… ‘, et pourtant si riche, et elle aura la révélation. J’ai adoré entreprendre ce voyage à la découverte de soi avec eux.

Mais la vie n’est jamais simple, et c’est souvent lorsqu’on s’y attend le moins que les évènements se compliquent… L’argent peut-il avoir l’ascendant sur toutes émotions et volontés ? Entre révélations, trahisons, et résolutions, Cattleya va devoir prendre les décisions en totale adéquation avec elle-même. Elle va se chercher, se trouver… Mais à quel prix ?

J’ai beaucoup aimé le personnage de Cattleya, cette jeune femme sauvage vivant dans un château doré et qui va se révéler plus forte et plus vrai qu’elle ne l’aurait cru elle-même ; j’ai eu quelques difficultés avec Devon, même si je peux comprendre ses actions et points de vue. Mais, il est clair, que j’ai adoré Tristan, perdu dans les méandres de ses souvenirs, balloté entre sa quête d’origine et sa découverte, entre son âme ténébreuse et son cœur, entre son passé et son avenir. Je me suis laissée emporter par la plume de l’auteure, déjà croisée dans le roman ‘S.O.E.N.’ (coup de cœur pour moi) et j’ai vécu cette lecture toute en souffrance, colère, déception, incompréhension, pardon, désir, trahisons, amour…

Avec ‘Emmène-moi’, Fanny DL m’a littéralement emmenée dans son road trip sur des sons exotiques. Une ballade à la recherche d’un avenir propre, laissant dans le rétroviseur son propre passé et les souhaits des autres. C’est une histoire, qui m’a rappelé que notre vie nous appartient, à nous de la diriger.

Nous n’avons qu’une seule vie. Un seule (…). Pas de retour en arrière. Une seule.

Alexia

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