Je refuse d’être une épouse soumise au bon vouloir d’un homme.
« L’Éducateur » de Lola T a été un coup de cœur.
Pourquoi ?
L’histoire ? L’époque ? L’univers ? Les personnages ? Les intrigues ? Les questionnements et émotions véhiculés ?… En fait, c’est un tout ! L’ensemble en faisant un roman avec lequel je me suis perdue et d’où j’ai eu du mal à revenir tant je m’y suis plu.
L’histoire… Elle est en multiples points intrigante, révoltante, charmante, fascinante, bouleversante, fantastique et sensuelle. En deux mots : très éducative ! Un seul ? Addictive !
L’époque… Vous dire combien l’auteure m’a fait voyager à travers le temps et l’histoire est peu dire. Elle m’a subjuguée par les toilettes de ces dames, m’a éblouie de découvertes architecturales et artistiques ; me remémorant mes cours d’Histoire, je me suis immergée dans cette époque où l’éducation venait d’être accessible aux jeunes filles et où le rôle et la condition des femmes étaient, à bien des égards, peu reluisants pour la féministe que je suis.
L’univers…. Avec la saga Twillight, comme bon nombre de lecteurs et lectrices certainement, je suis devenue une vraie lectivore d’histoires où les êtres fantastiques évoluent. On est là dans un Urban Fantasy, mêlant tout genre d’êtres surnaturels à ceux dits, en contraire, naturels. Ma rencontre avec le monde fantastique de Lola T restera dans ma mémoire, c’est certain.
Les personnages… Marie est une jeune fille dont l’esprit est vif, emphatique, rêveur, et dont l’âme est libre et rebelle. Nombres de personnages de l’histoire la trouvent insolente, personnellement je l’ai trouvée audacieuse. Elle est avide de connaissance, et c’est cette curiosité qui déplait dans un monde où on ne demande pas de savoir, mais de faire. La vie, elle l’a rêvée… mais sa réalité est tout autre. Faute de vivre ses rêves, elle va être préparée, éduquée et, de fait, se préparer elle-même et apprendre au mieux à survivre. Mais ses plans vont être à maintes reprises déjoués et souvent en la personne de John de Kent.
John de Kent, Monsieur l’Éducateur… Il est à mon sens en tout point un gentleman caractériel, à la fois directif, intolérant, rigide et attentif, intrigué, flexible. Le charisme qu’il dégage est à la fois effrayant et étonnant.
J’ai apprécié l’évolution de chacun de ces deux êtres, au départ diamétralement opposés et qui pourtant vont se dévoiler l’un grâce à l’autre. Au travers de leurs yeux, j’ai noté combien les préjugés, les défis et les exigences, mais aussi les attentes, la gentillesse et l’empathie peuvent être néfastes à toute liberté du corps comme de l’esprit.
Des personnages secondaires, naturels ou surnaturels, qui m’ont parfois surprise, horripilée, horrifiée, mais aussi attendrie et pour lesquels j’ai compati, auront un rôle bien directif dans la vie de Marie et John.
Les intrigues… D’un choix, d’une décision, d’un encouragement, d’une réprimande va découler multiples révélations, certaines plus ou moins attendues, surprenantes, détonantes, encourageant d’autres intrigues. Rebondissements et découvertes se sont succédé sans lasser ma lecture, mais au contraire faisant remonter encore plus d’intérêts.
Les questionnements véhiculés… Ce roman m’a rappelé que « La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien. » Il est de nature humain de s’attendre à certains comportements de certaines gens. Mais c’est sans compter sur l’esprit et l’âme d’une personne. L’auteure pose avec ce roman la notion d’éducation afin de malléer, modeler et formater un être selon des critères et attentes d’une société ; il n’est pas question ici à proprement parler d’étude pour enrichir le savoir ; mais il est évident que si l’on peut éduquer un moi, on ne peut en changer la profondeur. N’est-ce pas là que se situe la liberté ? Être libre et se sentir libre… Encore un questionnement soulevé par l’auteur à travers cette histoire. Combien de fois agissons-nous en tout état de cause sans pour autant se sentir réellement libre de la faire ? Qui n’a jamais dit : « Je me sens obligé “, alors que théoriquement personne à part nous-mêmes, que ce soit par contradiction ou empathie, ne nous y oblige ? Cette ‘liberté encadrée ‘dont la vie est faite va démunir, mais aussi conquérir à multiple reprise les personnages de cette histoire. Et conquise, je l’ai aussi été par le dévoilement de la notion de pouvoir venant du cœur. Il est dit que derrière chaque homme se tient une femme… Un sentiment qui, personnellement, me plait beaucoup évidemment et que l’auteure a su mettre en mots l’imageant parfaitement.
Quant aux émotions… Que dire… Quand horreur, compassion, admiration et passion se mélangent, c’est emballée, emportée, bouleversée, surprise, sans oublier totalement et inconditionnellement amoureuse que j’ai refermé ce roman.
J’espère ne rien avoir oublié, mais par acquit de conscience, je vous recommande de lire ‘L’Éducateur’ de Lola T. et de vérifier.
Alexia
