Je suis comme Ariel dans La Petite Sirène, rousse, qui aimerait bien jouer avec les autres, se balader avec eux, gambader et jouer toute la journée au soleil. Mais ce monde-là, je n’y ai pas droit. Et plus question d’être rousse. C’est comme ça, maintenant.
J’adore les thrillers psychologiques. C’est vraiment le genre de livre vers lequel je me tourne lorsque j’ai envie de me laisser porter par une histoire et me faire surprendre par sa tournure. Avec Alibi de C.J Skuse, je peux dire que le contrat est bel et bien rempli.
Comment je le sais ? Tout simplement, car j’ai passé une journée entière dessus, ne pouvant penser à pas grand-chose d’autre qu’au vécu et à la vie présente de Joanne. J’ai parcouru ces pages avidement avec toujours à l’esprit le fait que la jeune femme avait traversé l’impensable, restant en alerte et prête à voir arriver le désastre. Je me suis donc armée, j’ai fait en sorte de blinder mes émotions, car plus j’avançais et moins je pouvais empêcher le pire de faire surface dans mon esprit.
Je dois dire que la personnalité de Joanne m’a tout d’abord déstabilisé, car je ne comprenais pas réellement pourquoi elle en était arrivée là. Et même lorsque j’ai entr’aperçu les contours de sa situation, j’ai eu absolument envie connaître tous les détails de son passé. Heureusement l’autrice ne m’a pas laissé sur ma faim et a fait en sorte d’infiltrer les moments de joie de la petite fille au milieu du chaos de son existence présente. Tout cela aide grandement à cerner les différentes fêlures et les blessures toujours à vif de cette jeune femme au sourire et aux yeux si tristes.
Ne pouvant être prise vraiment au sérieux par son entourage, elle développe un monde où les problèmes n’existent pas, où le bonheur n’est pas éphémère et s’adapte selon son interlocuteur. Elle s’invente un nom, une famille, un métier pour échapper à son quotidien et oublier à quel point elle se sent seule. J’ai ressenti de la compassion pour elle et me suis attachée à sa personne. J’ai eu peur pour elle, mais également mal, car vous savez ce que l’on dit : à force de crier au loup…
C’est à ce moment-là que l’histoire prend une tout autre tournure. En passant d’un autre point de vue, en assistant aux événements avec une vision différente, plus « fraîche » si je puis dire, en observant cette vie de l’extérieur, avec des yeux fixés sur Joanne et pas sur ses méfaits, j’ai revécu entièrement cette histoire tentant de démêler mes émotions et de rester logique jusqu’au bout.
Est-ce que cette histoire m’a bouleversé ? Je n’irai pas jusque-là, mais je peux dire qu’Alibi de C.J Skuse a su retenir mon attention et m’a permis de passer un bon moment hors du temps. C’est un livre que je vous recommande si vous aimez les personnages traumatisés ainsi que les dénouements simples et posés.
