Sinner Love de Chlore Smys & Juliette Pierce

La nuit. Ces heures que j’apprécie et redoute à la fois. Celles où l’on se retrouve seul face à soi-même, où les fantômes de nos erreurs nous hantent. Mais celles où l’obscurité offre un masque aux vices, permettant aux natures les plus sombres de s’exprimer. De se satisfaire.

Un 4 mains de Chlore Smys et Juliette Pierce, déjà lu… et adoré… Je ne pouvais donc pas passer à côté de leur nouvelle sortie « Sinner Love »! D’autant que la couverture m’a immédiatement captivée. Et le résumé? Mise en apnée…

Fermer les yeux. Inspirer, expirer, ne pas me laisser briser par le raz-de-marée.
Dès les premiers mots de cette histoire, j’ai su que, pour moi, cette phrase se répercuterai sur ma lecture telle une submersion d’émotions! Et c’est sans y réfléchir, que j’ai plongé tête la première, ne refaisant surface qu’en refermant ce roman: une immersion totale dans l’histoire racontant la rencontre de deux êtres dont tout oppose, Hazel Burns et Darrow MacKenna. Tout, mise-à-part cette douleur lacérante et assujettie à de profondes ténèbres rythmant comme une séance de yoga les respirations oxygénant des battements de leur cœur. Une rencontre, un apprivoisement, une évolution… ils vont grandir ensemble!

Leur histoire est une confrontation de mondes, de richesses, de visions, de vertus, d’âges. Elle y oppose la nuit et le jour, les ténèbres et la lumière, la sécurité et le contrôle, l’hypocrisie et les œillères, les vérités et les cachotteries.
Une histoire, leur histoire, qui aura été poignante en tout point pour moi!

Souvent lorsque l’on est emporté par une histoire, on souhaite en exposer les personnages, sensibiliser la curiosité en livrant un peu de l’histoire, sous-entendre l’intrigue potentielle…

Et puis, il y a ces romans où tout se résume en eux mots: À LIRE!

À lire… L’histoire de Hazel Burns, cette jeune adolescente de 16 ans, à qui on va arracher un repère, en offrir un autre qui pourrait être plus qu’effrayant, mais qui va s’avérer être un cadre plus que sécurisant… J’ai souffert et aimé, avec elle…
À lire… L’histoire de Darrow MacKenna, cet homme aseptisé de tous sentiments, en apparences, dont un cadre aussi millimétré et minuté qu’une montre au poignet lui octroie sécurité et contrôle, et qui va se retrouver face à un désordre sans nom… Ah si, il s’appelle Hazel! J’ai perdu et gagné avec lui…

À lire… Leur environnement matériel et immatériel… Leurs amis, leur famille, leurs ennemis… Je suis allée à leur rencontre sans préjugés…
À lire… Leur histoire présente et passé… Leur mémoire, leurs secrets, leurs cachotteries… Leurs doutes, leurs certitudes… Leurs peurs, leurs terreurs, leurs hontes, leurs regrets… Leurs appréhensions, leurs espoirs, leurs acceptations, leurs abdications… Je m’y suis perdue…
À lire… Leur relation… leur évolution à travers le temps, l’espace et les sentiments… leurs crises et leurs confrontations… leurs joutes verbales hilarantes et poignantes… leurs silences nécessaires et hasardés… leur fascination… leur déni contre tout et tous, même eux-mêmes… Je les ai aimé…

À lire… La notion de maturité… Cette état où on atteint son plein développement… Bien complexe de déterminer cet état sur un plan émotif ou intellectuel… L’âge est-il déterminant? Ou le vécu? L’environnement où l’on grandit? Les personnes qui nous entourent? À quoi peut-on évaluer notre comportement mature? Il est évident qu’admettre qu’une adolescente peut avoir des comportements plus matures qu’une jeune femme, n’est pas dans la logique… La maturité s’évalue-t-elle en fonction des réflexions, des actions ou des attitudes? Je m’y suis retrouvée dans cette notion…

À lire… L’hypocrisie… Une attitude morale dans l’immoralité ou un comportement immoral dans la moralité? Détourner le regard, se murer dans le mensonge pour donner le change, nier ses sentiments ou réfuter une réalité qui dérange. Ne pas voir, entendre ou comprendre, ne signifie pas que l’on ne le voit pas, que l’on ne l’entend pas ou encore moins que l’on ne peut pas comprendre… Et qu’en est-il de l’hypocrisie envers soi-même? Est-ce alors un système de défense ou de destruction? Là encore, n’est-on pas face à une réaction bien humaine… J’y ai réfléchis…

À lire… L’interdit… L’inconcevable… L’incompréhension… L’inacceptable… L’affrontement de jugement, d’injustice et de justice. Toutes vérités ne font pas loi, c’est évident… Les opinions, l’acceptation de certains actes et le refus, voir le rejet par habitude, convenance, ou standard, s’affrontent en permanence, et ont rendu, à mes yeux, Hazel et Darrow si attachants, bouleversants… Tout simplement humain! Un réelle évidence! Je l’ai vu…

À lire… Sous tous ces codes linéaires, combien les sentiments humains ne peuvent être obligés, ignorés, oubliés, refoulés, car c’est bien en ça qu’ils sont humains! Quelque soit la classe sociale, l’affiliation, les liens, l’âge, aucun sentiment ne peut être appréhender comme une équation mathématique; il ne peut que se ressentir, s’accepter, se vivre… Et j’ai vécu cette lecture!

« Sinner Love » met en mots des codes, qui ont été établis il y a bien longtemps… Il en soumet de nouveaux, certains plus avant-gardistes que d’autres… Mais surtout, il est le reflet de toute évolution de l’humanité dans l’avancé d’un monde plus ouvert et tolérant, voir acceptant des différences.

« Sinner Love » n’est pas péché! « Sinner Love » prêche l’Amour… Poignant!

En bref… À LIRE!

Alexia

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