L’horreur n’a plus de limite. L’horreur est le monde et le monde est l’horreur.
Treize novembre 2015, le Bataclan, un carnage sans nom en plein cœur de Paris. Du sang, des cris, des pleurs, mais également des survivants. « Un jour dans notre vie » de David Fritz Goeppinger est un récit poignant, une immersion aux multiples émotions qui nous met face à l’horreur, mais également face au courage et à la force de ces hommes et ces femmes qui ont survécu à cette interminable nuit.
Comme nous tous, je suis choquée et abasourdie lorsque les informations nous transmettent le déroulement d’un attentat que ce soit chez nous ou dans d’autres pays. Je suis terrorisée de voir à quel point l’humain peut être à la fois aussi bon et aussi néfaste, mais j’avais cette envie de comprendre comment les personnes qui passent par ce genre d’événements pouvaient se reconstruire, si la guérison pouvait effectivement être totale ou si les plaies étaient si vives qu’il était inenvisageable de se projeter dans l’avenir.
L’auteur a répondu à toutes mes interrogations et je ne peux pas cacher la douleur que j’ai ressentie face à ses mots. Impossible d’imaginer un seul instant les pensées qui l’ont traversée, ne sachant pas quelles réactions j’aurais pu avoir devant l’impensable. Ce texte est un reflet de son âme qu’il nous ouvre entièrement, c’est un regard sur ces dernières années depuis les événements. Il nous partage chaque moment important de sa vie, prend soin de décrire chacune de ses émotions — de son arrivée en France à cet instant tragique qui changera toute son existence. Face à ce genre de livre, on ne peut rester insensible et je ressors de cette lecture profondément marquée par ce témoignage.
À travers ces différents chapitres, David Fritz Goeppinger nous expose certes son vécu, ses rencontres extraordinaires, sa nécessité d’extérioriser son histoire, mais il nous confie aussi son parcours atypique, sa lente reconstruction et décrit avec simplicité la manière dont sa vie a été mise en pause et son syndrome du stress post-traumatique. J’ai trouvé sa narration vraie, je veux dire sans fioriture, il n’enrobe pas, ne cache rien et cela donne une authenticité sans pareil à son roman. De plus, s’il a perdu sa légèreté et cette insouciance dans cette épreuve, je suis heureuse qu’il ait été si bien entouré et qu’il ait pu se créer une nouvelle famille après cette nuit-là.
« Un jour dans notre vie » est un livre qui prend aux tripes et qui met à mal nos cœurs tant ces attentats nous ont marqués de près ou de loin. C’est une fenêtre de vie, un combat jour après jour qui laisse à jamais des traces sur son passage. Alors en finissant ces quelques pages, j’ai simplement envie de dire : profitons de la vie, profitons de nos proches, vivons autant que possible, car nous ne savons pas de quoi demain sera fait.
