– Tu ne connais pas, tu n’as pas à juger!
N’est-il pas souvent plus facile de se dire : ça n’arrive que dans les livres ? C’est un roman, une fiction ? Pourtant, il y a ces histoires livresques d’émotions… que ce soit par la plume de l’auteur qui parle directement à votre âme, ou l’histoire, voire une partie d’elle, qui se superpose à un vécu personnel…
Je dois dire que cette année fut riche en pépites pour moi, et à n’en pas douter « Pray For Me » vient de rejoindre cette étagère émotion de ma bibliothèque…
Il faut savoir que « Pray For Me » a été ma première lecture MM. Il est de bon ton de le préciser, car comme tout nouveau genre auquel on s’essaie, il y a toujours le risque de ne pas aimer. À cet instant, je serai bien incapable de dire si c’est un nouveau genre pour moi, ou si je passerai mon chemin au prochain. Mais ce que je sais c’est que Marie H. J. a su avec sa plume m’accompagner en douceur dans cette première lecture, malgré les thématiques abordées plus que douloureuses. D’ailleurs, je dois admettre, qu’envahie par les émotions engendrées par les sujets traités, il m’est arrivé parfois, d’occulter le genre au profit des thèmes. À travers eux, ce roman va au-delà de tout entendement, de toute considération, de tout honneur et loi.
Et il est plus qu’évident qu’il est un coup à l’âme pour moi. L’amie qui me l’a mis entre les mains en dit : ce roman devrait être lu par tous, et je suis bien d’accord !
« Pray For Me », c’est l’histoire d’une rencontre détonante ! Une rencontre qui passera d’une amitié à un amour, qui va grandir au même rythme que les deux personnages concernés, et qui les rendra aussi heureux que malheureux, bouleversant aussi bien leur univers que celui de leur entourage, provoquant un tsunami d’émotions aussi belles qu’horribles.
« Pray For Me », c’est l’histoire de Jude et Saul, à mon sens, en tout point opposé !
L’un est pieux, a la foi, ne ment, ne juge, ne jure… jamais ! Il est « génial. Drôle, sympa, compréhensif et calme “. Il est respectueux de tout et de tout le monde ; son bien-être se résume à faire le bien autour de lui. C’est ce que j’appellerai un être de lumière, si beau, si brillant qu’on ne peut qu’en être ébloui et l’admirer, l’aimer et s’évertuer à le choyer. Jude aura été mon coup de cœur. Admiration, compassion, compréhension est ce qui me vient à l’esprit pensant à lui.
Et à n’en pas douter Saul dirait : ‘Ainsi soit-il ! ‘En vrai, certainement pas ! Rappelez-vous : des contraires ! Donc voilà, Saul a tendance à parler sans filtre ; il jure comme un charretier ; il ment plus que de raison ; il n’a pas la foi… enfin si, une foi aveugle en Jude…
Après multiples péripéties engendrant rapprochements et éloignements, ils vont finir par se trouver et devenir chacun la moitié du cœur de l’autre. C’est cette image qui m’a suivi tout au long de cette lecture, cette connexion, plus encore peut-être, une symbiose entre eux, qui fait que lorsqu’un l’un rit, pleure, souffre, aime… l’autre aussi. Leur chemin pour réunir ces deux moitiés sera troublant, difficile, bouleversant, hallucinant, pétrifiant… Tout au long, mon cœur a saigné avec le leur, et a battu au rythme de leur amour.
Car ‘Pray For Me’, c’est Amour. Que ce soit l’amour d’un parent, de Dieu, d’amis ou de sa moitié. Il montre que l’amour est ce qui fait grandir, accepter, tolérer.
Certes tout le monde ne sait pas aimer… Et certains personnages secondaires vont s’employer à le rappeler en se cachant derrière un amour si déloyal, abominable et égoïste que ça en est écœurant. C’est un fait, tout le monde ne peut pas aimer…
N’est-il pas reconnu que ‘toute femme peut être mère, mais il n’est pas donné à tout le monde d’être maman.‘?
L’amour n’est pas prié, ni choisi, ni façonné.
Il est juste inné.
Et qui a dit que l’amour ne faisait pas souffrir ? Certes, il ne devrait pas, mais en toute logique, tout sentiment fait souffrir, et l’amour étant le plus puissant des sentiments (et ce roman reflétant tant d’amour), il ne pouvait être fait l’impasse sur la souffrance. Qu’elle soit engendrée par le mensonge, l’intolérance, l’abnégation, la honte… Souffrir d’incompréhension ? Souffrir de charité ? Souffrir d’insensibilité ? Souffrir de peur ? Car lorsque la peur de l’inconnu, de l’autre vous prend, la seule défense n’est-ce pas le rejet ? Et que dire de la pire des souffrances, celle de l’autre… Horrible et pourtant si belle dans sa signification…
Donc voilà, il est évident que l’homosexualité est l’axe même de ce roman, pour autant la religion et la tolérance, la famille et l’acceptation, l’amitié et l’amour en sont l’essence même. Ce roman m’a rappelé combien on a le droit de ne pas être, mais on a le devoir de l’accepter.
‘Pray For Me’, c’est une pépite ! Et pour moi, il le restera… Toujours.
Alexia
