J’aimerais briser ce mur de violence, de mépris, je n’en ai pas les moyens. En parler à mes parents? Non, ils ont bien assez de préoccupations. Les professeurs? J’ai essayé de le faire par deux fois, on m’a rétorqué de ne pas les provoquer, de m’intégrer. Le proviseur? Il s’est efforcé de les calmer. Depuis, c’est pire encore. Je suis obligée de composer avec cette tyrannie. Je suis à bout.
De temps à autre, j’aime me plonger dans un Young Adult. J’y trouve souvent des thématiques auxquelles je suis sensible. Et à la lecture de résumé de « Two Hearts » de Frédérique Arnould, ce dernier a parlé directement à mon cœur de maman.
On y fait la connaissance de Adrielle. D’un point de vue extérieur, on ne peut pas dire que la vie de cette jeune fille soit horrible : élève sérieuse, elle a de très bonnes notes ; même si elle ne vit pas dans un palace, son logement n’est pas insalubre ; elle a des parents, certes plus préoccupés par leur vie, leur quotidien, leurs problèmes qu’à son écoute, mais ils restent aimants.
Pourtant, sa vie est loin d’être belle. On oublie souvent que certains adolescents n’ont pas la plus facile, car il arrive qu’elle soit très éloignée de ce qu’elle devrait être à cet âge : fêtes, amitiés, flirts, légèreté, insouciance… Certains d’entre eux, par une différence physique, sociale ou peu importe, subissent des affres d’autres. Le harcèlement… Il parait qu’il faudrait en parler… j’aime les réflexions de l’auteur à ce sujet, et je suis en tout point en accord avec elle : c’est plus facile à dire qu’à faire ! Car si en théorie tout est facile, en vérité peu est entendu, vu ou même admis…
À ce problème au lycée, viennent se greffer les soucis familiaux… Là encore, rien de tragique en soi (même si c’est relatif pour certains des protagonistes), mais suffisamment, pour qu’Adrienne cherche refuge ailleurs que chez elle, alors que la logique voudrait que ce soit justement là qu’elle se sente le mieux…
Donc non, la vie n’est pas rose pour Adrielle… Pourtant, au hasard d’une de ses nombreuses balades dans un parc, sa vie va devenir bleue…
Elle va faire la rencontre de Léandre, dans les yeux duquel elle va se perdre, et au rythme des battements du cœur de qui, elle va réapprendre à croire au bonheur.
Léandre vit avec son meilleur ami Léni. Et entre l’amour de l’un, et l’amitié de l’autre, peu à peu, Adrielle s’extirpera de la mélasse dans laquelle elle se trouvait, et va se remettre à faire confiance, à s’ouvrir, à s’amuser, à vivre.
Mais, la vie de Léandre n’est pas aussi rose qu’elle n’y parait… Et l’arrivée d’Adrielle dans sa vie, va lui donner l’impulsion dont il aura besoin, et ensemble ils vont grandir en confiance face aux autres.
Adrielle et Léandre se ressemblent et se complètent… Comme les deux valves d’un même cœur, ils sont séparés par tant d’évènements et de faits, mais battent à l’unisson. Ils ont tous deux des rêves pleins la tête, mais pas toujours les bons moyens pour les réaliser… tous les deux, des contraintes, mais différentes, car si l’une est sociale, l’autre serait plutôt financière… tous deux des parents plus qu’envahissants, mais de manière bien différentes…
Les parents dans ce roman offrent un panel total de leurs diversités : pour certains, trop présents et étouffants, pour d’autres, pas assez et égoïstes ; il y en a des plus axés sur leurs problèmes, obligations et désirs que ceux de leurs enfants ; il a y ceux qui donneraient tout pour leurs enfants, et d’autres qui attendent tout d’eux… Inévitablement, je me suis interrogée… j’ai jugé… je me suis remise en question… j’ai pardonné…
La plume de l’auteur m’a embarquée avec elle et son histoire d’Adrielle… car oui, c’est son histoire à elle, avant tout… même si j’aurai aimé avoir un peu plus de Léandre et de Léni, surtout de Léandre, évidemment. Mais c’est un fait : ce n’est pas leur histoire à eux, et elle a su très bien me le rappeler à travers son épilogue.
Avec cette histoire, on se rappelle qu’il n’y a pas de situations parfaites, et encore moins de familles…
« La perfection est une notion subjective qui diffère selon les points de vue. “
Mais il y a ce que l’on en fait…
‘Ce n’est pas le lieu où tu te trouves qui compte, mais les émotions que tu ressens. Au lieu de voir le côté obscur, essaie d’aller vers la lumière. ‘
Ce roman montre que l’espoir est de toutes les batailles et qu’essayer en est la meilleure arme que l’on puisse avoir… Essayer… d’accepter, d’admettre… de voir, de tolérer… d’exprimer, de pardonner… d’aimer, de vivre… Mais surtout, qu’en faisant battre son cœur pour soi, on peut ‘croire au bonheur ‘… et on l’appréciera réellement !
Un Young Adult à lire aussi par les parents.
Alexia

bonjour merci pour cette jolie chronique.
Frédérique