J’improvise un air, un qui me fait du bien.
Je gratte par instinct, sans penser à rien.
Je joue ma folle, ma vie. Jamais mes envies.
J’interprète ma peine, celle qui coule dans mes veines.
J’essaie de noyer mes peurs, sans laisser parler mon cœur.
J’inonde mes émotions, pour que jamais, elles n’émettent le moindre son.
Je ne suis qu’un fils de rien, loin d’être à la hauteur…
Personnellement, j’ai découvert la plume de Licora L. avec son roman « Derrière le masque » sorti en août 2019 (d’ailleurs, si vous ne le connaissez pas, je ne peux que vous le conseiller et partir à la découverte de qui se cache derrière quel masque.)
À l’annonce de la sortie de « S.O.S. : Souffrir ou Survivre », j’ai bien évidemment noté qu’il s’agissait là d’un Spin Off de la trilogie « L’envie de vivre ». J’avais donc prévu de rattraper mon retard, ne l’ayant pas encore lu… mais voilà… Il y a des choses que l’on souhaite et d’autres qui se réalisent, et les deux ne trouvent pas toujours le même chemin…
Pour ma part, connaître l’issue d’une histoire ne me dérange pas dans ma lecture. Et lorsqu’un titre m’interpelle, l’envie prend le pas sur la raison, et sans avoir lu « Pour t’aimer… “ ‘Encore un peu… ‘et ‘Jusqu’à la fin… ‘ je me suis lancée dans l’histoire de Sven.
Une chose est certaine, un jour, je lirai ‘L’envie de vivre’, mais ne pas l’avoir encore fait n’a en aucun cas été un handicap à ma lecture de ‘S.O.S. : Souffrir ou Survivre’. J’oserai peut-être même dire que pour le coup, j’ai pu y découvrir un personnage brut, dans son entière entité, sa complète identité sans rattachement à d’autres…
Sven est un homme perdu… et décide de tout quitter… ses amis, son pays… Mais pour autant, il emportera dans ses bagages son mal-être caché derrière la façade de cet homme toujours là pour les autres, se battant même plus pour eux que pour lui-même.
‘Aujourd’hui, je ne vis pas, je survis. Mais demain ? ‘
Il est la barrière de sécurité de tous… mais qui est la sienne ? Je dirai, probablement sa guitare, sa compagne la plus fidèle, celle qui prend en main chacune de ses émotions, que ce soit la peur, la douleur, la haine et même l’amour ; celle qui lui permet d’avancer, qui est la boussole lui indiquant la direction de sa survie.
‘Tu peux tout lui confier, à elle. Elle saura écouter tes blessures, t’aider à sortir ta colère. ‘
Il est ‘celui qui réfléchissait toujours trop, ou pas assez. Le plus naïf de tous, mais pourtant le plus sérieux. ‘Et c’est probablement ce ‘tas de contradictions ‘que j’ai trouvé la plus attachante…
Sven… un personnage bouleversant… poignant… hallucinant… déroutant… attendrissant…
Un personnage tout simplement comme je les aime à découvrir et à voir évoluer au fil de la plume de l’auteure.
Et quelle plume… chaque mot rime, et s’harmonise avec le suivant transpirant de tant émotions que ce soit de bonheur, de tristesse, de peur ou d’horreur que l’on ne peut que rire et pleurer, soupirer et angoisser, aimer et détester… une plume à la fois directe (parfois même cru) et dégageant cette poésie des mots qui comme les cordes d’une guitare, les fait chanter et met les notes d’une partition en son.
C’est une lecture où les émotions submergent et mettent la rage contre Sven, les personnages secondaires, les situations et évidemment l’auteur puisqu’elle en est l’instigatrice. J’ai lu ce roman avec un questionnement perpétuel : pourquoi ? Et j’ai adoré que l’auteure y réponde avec cohérence et toute une sensibilité à fleur de peau. Car à la vérité, quand sait-on qu’on a tout perdu ? Pourquoi nous arrive-t-il parfois d’avoir le sentiment d’être un poids pour les autres ? À quel moment sait-on qu’on est prêt à aller de l’avant ? Et pour aller où ?
J’ai suffoqué, j’ai imploré et j’ai succomber… J’ai lu ‘S.O.S. : Souffrir ou Survivre’ en détresse, car impossible de rester de marbre face à ces lignes d’espoirs perdus, d’espoirs partagés, d’espoirs détruits et de désespoirs ; face à cette rage contenue, retenue et explosive ; face à cet amour évident, entendu, résolu…
La plume de l’auteure est emplie de vérités qui me parlent, car, c’est une évidence : certaines vérités ne peuvent être absolues, mais plutôt régies par un vécu très personnel… Et croire en une vérité est toute une philosophie de vie à laquelle on s’attache ‘par instinct ‘.
‘S.O.S. : Souffrir ou Survivre’, comme ‘la musique, c’est un voyage d’entre-deux mondes, porté entre l’âme et le cœur ‘, entre ce que l’on voudrait et ce qu’il adviendra. C’est un chemin sur lequel l’auteure fera jouer à Sven les notes d’une mélodie au baume apaisant sur son esprit. N’hésitez pas à aller l’écouter au White Angel. Il donnera sens à tant de notes noires et blanches de sa souffrance et de sa survie.
