The Most Insolent Man de Jeanne Pears

Je préfère avec peur avec toi, plutôt qu’avoir peur tout seul.

S’il y a bien deux choses qui me font vibrer. Ce sont les voitures et les romans, la vitesse et la lecture. Autant dire que lorsque les deux sont réunis, j’attends ce moment au tournant!

Si au départ, « The Most Insolent Man » de Jeanne Pears, semblait suivre la trame devenue aujourd’hui plutôt classique d’une rencontre entre un insolent et une timide, il est évident que l’auteure nous attend au premier virage et nous dévoile qu’il n’en est rien… Au fur et à mesure des chapitres, on va partir à la découverte de qui ils sont réellement. Car même si leurs aventures les feront grandir, ils ne changeront pas. Ce qu’ils sont, au fond d’eux-mêmes, restera.

J’ai aimé partir à la recherche du moi de chacun des personnages, et j’insiste sur le « chacun “ car où au fur et à mesure de ma lecture, je n’ai cessé de me dire : oh elle est extraordinaire (assurément la maman de Troy !) ; oh, je ne pensais pas ça de lui (Dwight, Valentino, Jeffrey et tant d’autres vont tout simplement parfois m’étonner, d’autres m’insurger, mais au final me conquérir). Cette histoire véhicule l’image même de la famille avant tout, qu’elle soit de sang ou de cœur. On y trouve tant de sentiments humains qu’on ne peut être que touché par l’évolution de chacun des personnages.

À commencer, par Troy, pilote automobile typique et surtout très stéréotypé : coureur sur piste et de jupons dans les bars. Son arrogance n’a d’égal que son insolence. Il fait partie d’une équipe, et sur un circuit si gagner reste son objectif, il garde toujours un œil prévenant dans son rétroviseur pour les autres pilotes de son écurie. Pourtant, lorsqu’il descend de son véhicule, il prend du recul, et reste éloigné de toute amitié ou familiarité.
Est-il possible qu’il érige des distances de sécurités ? Mais pour protéger qui ? Lui ou les autres ? Comme sur un circuit, lorsqu’on agite le drapeau jaune, il vocifère provocation pour être sûr que personne n’est envie de l’approcher.
De fait, il est indéniablement difficile de connaître le vrai Troy.

Il ne fait pas semblant, ne joue pas, il adopte seulement une attitude neutre. Ne rien laisser paraître ni passer.

Pourtant, face à la bonne personne, il n’y a plus de masque qui tienne. Si jusqu’à présent seule sa mère avait ce privilège, lorsque Troy va rencontrer Hope, il va peu à peu s’ouvrir, se dévoiler, se rapprocher…

Tu ne me connais pas Hope. ‘Non, mais ‘je t’écoute.

Sous ses premiers airs de ‘timide ‘, Hope est, à elle seule, l’assurance, l’intelligence, la beauté et la répartie de toute femme moderne. Malgré ses fêlures, elle n’est pas la chose fragile que les hommes qui gravitent autour d’elle pensent. Et assurément, braver les interdits va la dévoiler bien plus forte qu’il n’y parait.

Elle est sérieuse et appliquée, concentrée et motivée ‘et va faire sa place au sein de cet environnement essentiellement masculin de la course automobile.

Leur rencontre imprévue va engendrer le dévoilement de chacun au côté de l’autre. Hormis la sensualité qui se dégage de leur histoire, les joutes verbales sont un pur plaisir. Troy et Hope sauront surtout démontrer que les paroles ont certes une importance dans la connaissance l’autre, à qui sait être attentif, mais les agissements sont parfois bien plus parlants et éloquents.

Si j’ai adoré l’évolution des personnages et leur histoire, que dire de mon excursion à la découverte de sites à travers les États-Unis, ou encore aux abords des circuits NASCAR. Aperçus, adrénaline, accélération, accrochage… tant d’aventures que même si j’aurais pu éprouver un peu de lassitude dans certaines hésitations et mise en doutes de nos personnages, je n’ai pu que poursuivre, pied au plancher, ma lecture.

Cette histoire, pour moi, est une ode à la volonté… de se battre et combattre avec toute son âme et son cœur pour ce que l’on souhaite… mais aussi d’accepter de ne pas toujours y arriver et en atteindre le but…. Se donner un maximum de moyens, affronter les obstacles, mais savoir aussi adopter une défaite non pas comme un échec, mais comme une victoire différente. Brandir un trophée est une finalité de toute volonté, mais rien n’interdit de changer de trophée en cours de course si on a plus à perdre qu’à gagner. Et si pour cela, il faut se dévoiler, sans faux-semblants ni demi-vérités, il faudra foncer à volonté pour y arriver.

N’oublions pas que voir et savoir, mais aussi savoir et connaître sont loin d’être des notions identiques. Avec cette histoire, Jeanne Pears nous montre comment se battre et combattre, entendre et voir, mais surtout écouter et regarder avec attention l’autre pour comprendre et accepter.

Personnellement, j’ai adoré ma balade au côté de Troy et Hope à 230 Km/heures, et je serai ravie d’un dernier tour avec Dwight et Lucy.

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