La Morsure du Coeur de Julie Christol

Pourquoi lutter contre une évidence qui n’a rien de logique, de normal ou même de sensé.

Été 2019… Julie Christol sort de sa zone de confort, dans laquelle je la lis habituellement, et commence à publier « Finem Mundi » sur Wattpad. À chaque chapitre partagé, le temps se mettait alors sur pause pour que je puisse lire ces quelques lignes dont j’étais devenue, sans mauvais jeux de mots, totalement accro ! Julie Christol m’offrait là une Bit-Lit plus que mordante ! Mais qui, à l’époque, est restée inachevée…

19 février 2021, jour de sortie de « La Morsure du Cœur »… Un changement de titre plus tard, je retrouvais  avec frénésie Gabriella et Elios, les deux personnages phare de ce roman. 

Et surtout j’allais enfin découvrir la fin de leur histoire !

Mais avant toute fin, il y a un début.

Ceci dit Elios ne connaît pas grand-chose de son début. Sans famille, sans soutien, il avance au feeling et tente de se construire.

« Depuis ma naissance, personne n’a été là pour m’aider.

Savoir qui l’on est, sans savoir d’où l’on vient, n’est pas toujours chose aisée. Il arrive que tout un tas de questionnement nous empêche d’avancer sur qui l’on voudrait devenir. Elios n’en est plus à ce stade. 

Je me suis fait seul.

Il a décidé de qui il allait être : une personne au service des autres. Et c’est avec cette force, qu’il a envers et contre tout, qu’il avancera sur son chemin.

Peu importe les cartes que j’ai eues au départ, c’est à moi de savoir les utiliser à bon escient.

Cette volonté issue de son passé est son présent… mais qu’en sera-t-il de son avenir ? Lorsqu’on perd pied face à une réalité jusqu’alors nôtre, est-ce que seule la volonté d’un être peut suffire pour persister à garder le cap que l’on s’était fixé ?

Je trouve souvent, dans les romans de Julie Christol, une énigme à découvrir, à suivre, parfois dans une histoire, à d’autres constituant le fil conducteur des tomes de ses sagas. Le genre d’énigme qui me maintient en lecture jusqu’à son dévoilement.

Je dirai que dans ce roman, Elios est l’énigme. Qui est-il ? Pourquoi lui arrive-t-il tout ça ? Qu’est-ce qui l’attend ? Et même si au final on saura plutôt rapidement le ‘qui il est’, cette poursuite du ‘devenir qui il veut’ prendra tout son sens au fur et à mesure des événements auxquels il va devoir se confronter, et des personnages qu’il va croiser…

Gabriella, quant à elle, aurait préféré ne jamais le croiser. En vrai, elle déteste croiser quiconque. Vampire de 300 ans d’âge, elle est ‘arrogante, mystérieuse, solitaire’ ; on ne peut pas dire qu’elle est beaucoup d’ami(e)s ; elle n’aime pas se mélanger ni aux siens ni aux autres. Et surtout, elle déteste sa condition. Telle une malédiction, elle la subit, elle l’accepte sans pour autant la vivre pleinement.

C’est comme si une jeune fille et son innocence étaient coincées dans le corps dur, d’une autre sans pitié. Deux entités en une seule réunies.. Ce qui explique sa vie recluse dans son manoir, éloigné de tout et de tous. Mais voilà, il y a des obligations auxquelles elle ne peut déroger, et bon gré mal gré, elle va devoir se mélanger à la vie et y prendre part.

Lorsque Elios et Gabriella vont se rencontrer, s’il la voit comme un ‘ange venu du ciel, il n’a pas réellement conscience qu’elle serait plutôt le démon des enfers. Au fur et à mesure, les masques vont se craqueler et tomber, et une attraction l’un pour l’autre au départ incompréhensive, va se transformer, malgré un rejet évident, en une force. Dans un déséquilibre de la nature, ils vont être les personnages principaux d’un jeu d’énergies, faisant vaciller possibilités et conditions dans ce monde.

Un monde, où le bien et le mal sont prédéfinis, où ils vont être cette ligne, qui détermine l’humanité des êtres, quelque soit leur nature. Cette dualité qui se joue en tout un chacun du mal et du bien. Comment définir le noir et le blanc, sans passer par du gris ? Comment justifier un acte abominable uniquement, car il en va de la survie d’une personne… Comment accepter de faire le mal pour protéger le bien ? Tout acte est discutable ; peut-être même contestable… pour autant en est-il acceptable ?

Cette lecture est guidée par l’anticipation… l’expectative… l’excitation… de savoir… de voir… d’analyser… de comprendre…

Julie Christol sait jouer de mystères, faisant émerger les doutes et spéculations. Chaque information a son importance, que ce soit lors d’une discussion pacifiste ou houleuse, d’une étreinte plus que sensuelle, de combats non seulement très spectaculaires, mais aussi très visuels.

Cependant, adepte du genre, peut-être que certaines explications m’ont manqué, et que certains évènements m’ont laissée un peu dubitative. Mais le fantastique a cette marge de fantaisie ; et Julie Christol, alors qu’il s’agit ici de son premier essai, est loin de l’avoir rendu fantasque pour moi, bien au contraire ; puis, je me dis que peut-être l’auteure a voulu se laisser une porte ouverte sur une suite amenant ainsi la lumière sur certaines zones restées pour moi encore un peu dans l’ombre, et d’autres dont les enchaînements ne peuvent que trouver leurs conséquences.

En tout cas, l’épilogue soulève nombre de possibilités.

Égoïstement, je l’espère, car j’ai adoré découvrir Julie Christol dans ce registre, et Elios et Gabriella sont deux personnages auxquels il m’a été plus que difficile de définitivement dire au revoir. Alors, je l’espère… d’autant qu’il est dit que rien n’est définitif… si ce n’est : Finem Mundi !

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