Quitte à tout perdre – Un désir: la vengeance, une arme: son corps. de Laure Saint Roch

Quand on souhaite échapper à son passé, l’occulter s’avère un leurre. En réalité, on trimballe partout ses fantômes avec soi. Ils nous empoisonnent le présent et nous empêchent de le vivre pleinement. 

Lorsque j’ai vu passé la couverture de « Quitte à tout perdre» de Laure Saint Roch, elle a tout de suite retenu mon regard. Ce mélange entre douleur et douceur qu’elle dégage m’a intriguée. Puis j’ai lu le résumé ; et là, je savais que ma lecture était assurée.

Laure Saint Roch nous raconte ici l’histoire d’une femme qui va revenir sur le passé d’une jeune fille, dont l’avenir s’annonçait heureux, studieux et prometteur, mais qui, en se retrouvant au mauvais moment, au mauvais endroit, avec les mauvaises personnes, va voir son futur prendre un tournant bien différent. 

C’est une lecture qui m’a emportée dans un tourbillon d’évènements me ballotant d’émotion en émotion. Qui m’a rappelé combien les adolescents peuvent être sournois et méchants par jalousie ou simplement par envie, que certains lieux sont bien loin de paradis idylliques, et qu’aucune situation ne reste anodine, mais pose toujours une empreinte indélébile sur l’avenir d’une personne. 

Ce premier tome nous expose les chamboulements aussi bien culturels que géographiques, physiques qu’émotionnels de l’héroïne. Une héroïne avec laquelle on souffre, on pleure, on aime, mais surtout on ressent impuissance et colère. Je l’ai trouvée touchante, attachante, mais aussi endurante, combative et forte. Aurait-elle été une adulte différente si la jeune fille avait été moins naïve ? Cette force de survie, lui a-t-elle été insufflée ou l’a-t-elle puisée en elle ? Et surtout, toute force est-elle supplée par l’amour, le pardon ou la vengeance ?

« Le pardon est la plus grande forme d’amour. » Et probablement l’arme la plus désarmante de la vengeance. Mais si pardonner est aimer, comment aimer l’horreur ? Car soyez averti, l’héroïne de ce roman va rencontrer nombre de monstruosités.

Et alors, comment pardonner ? 

« Suivre le chemin du pardon »… « Dépasser la haine »… « Accepter la douleur ainsi que l’immense tristesse »… 

Tout pardon est-il mérité ou simplement offert ?

Peut-on tout pardonner ? Le pardon peut-il apaiser toutes les rancœurs, guérir tous les maux, effacer les fantômes du passé ? Ou la vengeance est-elle plus à même de les faire disparaître ? Surtout lorsque ces derniers envahissent encore et toujours notre quotidien, et nous gardent, tel un boulet au pied, prisonniers du passé, ne permettant pas, ou peu d’avancer, de se reconstruire et d’aimer. 

Comment arriver à déterminer si pardonner est plus libérateur que se venger d’un passé d’horreur ?

L’auteure saura parfaitement nous faire osciller tout au long de la lecture entre cette nécessité de pardonner et celle de se venger, avec pour dénominateur commun : l’amour. D’une jeune fille, d’un homme, d’une mère, d’un mari…

De nombreux flashbacks rythment cette histoire. Personnellement lorsqu’ils sont bien menés, ils ne me dérangent pas, et ce fut le cas pour cette lecture. D’autant que l’auteure, ici, a fait un choix particulier quant à la narration et la mise en avant de prénoms rendant les enchaînements de passé et présent des plus simples et agréables à lire… En toute continuité et sans égarement, bien au contraire, ils apportent un rythme soutenu, mais fluide à cette lecture. 

Ce premier volet de « Quitte à tout perdre » offre une lecture sur la reconstruction et le pardon. Un levé de voile sur un passé afin de pouvoir se focaliser sur un futur.

Quant à la décision finale, entre vengeance, pardon et amour, il va falloir attendre le prochain tome, et personnellement j’ai hâte de connaître le fin mot de toute cette histoire.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...
Taggé , , , .Mettre en favori le Permaliens.

Laisser un commentaire