Comme beaucoup de lectrices compulsives, j’ai une pile de livres à lire interminable, mais je n’en oublie pas moins les essentiels. Et puis vous savez ce que l’on dit : plus c’est long plus c’est bon. Alors sortir enfin ce roman d’Emma Green à la recherche d’une belle histoire était exactement ce qu’il me fallait pour lutter contre la grisaille permanente de ce faux été que nous sommes en train de passer.
Dès les premiers instants, je peux vous garantir que je suis tombée sous le charme de Gabrielle et des jumeaux au point de partager les préparatifs de ce voyage décisif avec mon entourage tant je ne pouvais me contenir de rire. J’ai moi-même des jumelles et je pense, en règle générale, que n’importe quelle mère d’enfants en bas âge se reconnaîtra dans ces quelques pages. Vraiment hilarant.
” Facile ne nous ressemble pas. Et “difficile” est tellement plus sympa…”
Et ça ne s’arrête pas là puisque de fil en aiguille, tout ce petit monde pose ses valises au paradis où vont s’opposer un cyclone et un volcan qui vont embraser Makalawena Beach. Un bouleversement dont chacun aura du mal à se remettre, mais hé vous connaissez ce duo d’autrice (et si ce n’est pas le cas par pitié, rectifiez le tir !) c’est pour le meilleur et pour le pire.
Mais attention pas le pire dans sa version catastrophique, non ici le ton donné est enjoué, propice aux émotions et aux bons sentiments. Il s’agit plus de la version coup qui vous tombe sur le coin de la tête, situation inattendue, vie totalement mise sens dessus dessous. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on peut compter sur les français pour ne laisser aucune chance à l’américain de s’en remettre. Au final, si effectivement, les choses sont dures à encaisser et que la surprise n’est pas des plus agréables au premier abord, leur présence est ce qu’il fallait au grand brun pour s’ouvrir au monde et enfin à la vie.
“Si je suis un cyclone, Art Pearson est un putain d’ouragan.”
Et l’amour me direz-vous ? Et bien, sachez qu’il n’est pas oublié loin de là même. Entre Gabrielle et Art, les étincelles fusent de toutes parts, prêtes à enflammer la moindre partie de l’île. Entre eux, les répliques éclatent, les regards se font assassins puis passionnés, les corps s’attirent, se résistent et le désir transpire par tous leurs pores. Ils se provoquent, se testent, se cherchent et se trouvent pour notre plus grand plaisir. Toutefois, un minuscule grain de sable vient semer la zizanie et menace de briser le fragile équilibre trouvé. Heureusement, avec leurs caractères volontaires, cette alchimie incroyable et leur manière de repousser les limites de l’autre, les tourtereaux font face et agissent en fonction des réponses à leurs doutes pour le bien de leurs proches.
” Elle semble heureuse. À l’aise. Et je la trouve plus belle que jamais.”
Je voulais également écrire quelques mots à propos des sujets qu’abordent les autrices, car comme souvent dans leurs romans elles traitent de parcours sensibles, que l’on n’ose pas ou peu aborder, mais elles le font toujours avec tellement de sensibilité et de bienveillance que l’on ne tombe jamais dans les clichés ou dans la vulgarité. C’est ce qui fait que j’aime autant chacun de leurs ouvrages et que je continue à les lire année après année.
En conclusion il ne me reste qu’à vous dire que difficile n’est pas impossible évidemment et vous donner à mon tour mes dix bonnes raisons d’aimer ce roman :
1 — Ses personnages tous plus attachants les uns que les autres
2 — Ses dialogues dont on se délecte page après page.
3 — Les révélations qui arrivent au compte goutte, mais qui remettent tellement de choses en perspective.
4 — Cette mère prête à tout pour ses enfants quitte à prendre la décision la plus délirante de sa vie
5 — Cet homme qui a cessé de vivre, mais qui ne sait pas encore qu’il a tant de choses à offrir.
6 — Hawaï, ses paysages à la fois idylliques et dangereux
7 — Cette famille qui se construit petit à petit. Celle du sang et celle du cœur qui se réunissent pour ne former qu’un grand tout.
8 — Toutes les bonnes émotions qui découlent de cette lecture.
9 — Le sourire que ce livre greffe sur mes lèvres et qui y reste scotché même en l’ayant refermé.
10 — Et enfin : l’amour bien évidemment, le seul, l’unique !
