La couverture, le titre, tout dans ce roman fait penser au célèbre conte que l’on connaît. Si effectivement quelques petites touches y font un rappel, il ne m’a pas vraiment semblé lire une adaptation, loin de là même.
Et ce que je tiens à dire en premier lieu c’est qu’en recevant ce livre, un avertissement y était joint. Je me disais qu’il était normal que la maison d’éditions prévienne lorsqu’une Dark Romance se retrouvait entre nos mains, mais je ne pensais absolument pas que l’autrice arriverait à me repousser si loin dans mes limites. C’est bien simple certains passages ont été si durs à lire que j’ai dû faire plusieurs pauses afin de ne pas flancher. Vous allez peut-être vous dire que j’exagère, que ça ne peut pas aller si loin que cela et pourtant, je me suis retrouvée à lutter contre ce texte pour ne pas le mettre définitivement de côté.
” La rage consume tout ce qui est bon, ne laissant que l’amertume dans son sillage.”
En effet, les faits exposés sont loin d’être anodins et ils ressemblent sans nul doute à ce que vous avez déjà pu lire par le passé pour peu que vous soyez adepte du genre. Toutefois, les rapports qu’entretiennent Isabella et Javier dépassent l’entendement et j’ai personnellement eu beaucoup de mal à y trouver des notes positives. Ce n’était pas par dépit mais sincèrement je ne pensais pas lire une histoire de la sorte un jour.
” Les belles choses sont faites pour être détruites. “
Pour commencer, le conditionnement de Javier, les horreurs qu’il a vécues et la personne qu’il est devenu font qu’il ne peut pas être autre chose que cet être empli de rage que l’autrice nous expose. Au plus profond de lui-même, de ses pensées à ses agissements, tout concorde avec ce qu’il a enduré et qui l’a formaté. C’est un monstre, un vrai, un homme dont on ne souhaiterait jamais croiser le regard. Je n’ai ressenti aucune compassion en lui ni pour lui d’ailleurs, au point qu’à aucun moment je n’ai réussi à m’attacher à ce colosse. Et ce n’est pas ce qu’il fait subir a Bella qui a changé la donne.
” Cet homme est mon tourmenteur, ma plus grande source de douleur et de peur. Mais d’une certaine manière, il est aussi devenu mon sanctuaire. “
Je vous le disais, leur relation m’en a fait voir de toutes les couleurs, toutes plus sombres les unes que les autres. Un dégradé de noirceur qui m’a fait mal au cœur. A Zavarelli a rendu si réel son texte, ce qu’elle a fait de ses personnages est si éprouvant que j’ai continué malgré mes difficultés à lire, à retenir mon souffle et à prier pour que tout s’arrête. Si certains de mes espoirs ont été entendus, la plupart ont été dévastés si vite que je me suis retrouvée les bras ballants, ne sachant plus quoi faire de moi.
Jusqu’au bout, l’autrice a gardé sa ligne de mire. Jusqu’à la dernière ligne elle fait monter la pression et ajoute des événements qui menacent de tout faire basculer. Les deux épilogues consécutifs sont particulièrement, j’allais dire touchant mais ce n’est pas le mot exact. Disons que l’on observe certaines facettes des protagonistes que l’on avait pas encore vu et qu’ils me confortent dans le fait qu’il y a bien un avant et un après pour chacun d’entre eux.
La bête est un livre à ne pas prendre à la légère. Il ne doit pas être ouvert en pensant y trouver du bon. Il est violent, féroce, sauvage. Isabella et Javier n’ont rien d’un couple ordinaire et trouve leur plaisir dans un amour qui nous dépasse. Néanmoins, si vous êtes prêts à assister à la naissance d’une histoire torturée, à faire la connaissance de deux personnes brisées, alors je n’ai aucun doute sur le fait que ce roman est le roman parfait pour vous.
